vendredi 8 août 2014

Les Européens n’ont pas pardonné Auschwitz aux Juifs

Posted On 07 août 2014

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Malgré le retrait de Gaza, et le cessez-le-feu, les opérations d’Israël contre le Hamas ne sont sans doute pas achevées. Je reviendrai ultérieurement sur la tournure que prennent celles-ci.
Ce qui me paraît devoir être dit dès aujourd’hui est que, si j’étais un islamiste anti-juif, et si je regardais les réactions occidentales (européennes en particulier), je discernais que j’ai un intérêt très concret à attaquer Israël et à tuer des Juifs : si Israël ne réagit pas et ne riposte pas, j’en tirerais le bénéfice d’avoir attaqué Israël et d’avoir tué des Juifs. Si Israël riposte, je saurais qu’une large part du monde occidental incriminera Israël, et j’en tirerais alors le bénéfice d’avoir accru l’hostilité d’une large part du monde occidental contre Israël.
Ce qui me paraît devoir être ajouté, qui découle de ce que je viens d’écrire, est que l’attitude d’une large part du monde occidental aujourd’hui est une véritable incitation aux attaques envers Israël et aux assassinats de Juifs.
Cette incitation, aux Etats Unis, est modérée par le fait que l’opinion de la population américaine reste très
majoritairement favorable à Israël, ce qui tempère les ardeurs pro-Hamas d’Obama et de Kerry, qui ont dû, ces derniers jours, mettre un peu d’eau dans leur mauvais vin, et tempère aussi les ardeurs des journalistes « politiquement corrects » des grands médias.
Du côté des journalistes, il doit rester des commentateurs honnêtes : j’en vois deux, peut-être trois. Je ne donnerai pas leur nom, car je ne suis pas un délateur
Cette incitation en Europe n’est pas du tout modérée, ou extrêmement peu. Du côté des dirigeants politiques, c’est, depuis des jours, au mieux le silence, au pire des propos tels ceux de Laurent Fabius, ou ceux de Dominique de Villepin, passé d’une haine anti-américaine grandiloquente à une haine anti-israélienne rémunérée par le Qatar. Pour n’avoir pas immédiatement condamné Israël, François Hollande s’est fait traiter de « sioniste » par l’aile gauche de son propre parti, ce qui, à Paris, est désormais une insulte. Du côté des journalistes, il doit rester des commentateurs honnêtes : j’en vois deux, peut-être trois. Je ne donnerai pas leur nom, car je ne suis pas un délateur. Les autres communient dans le même grand défoulement désinformateur.
Si j’étais propagandiste pour le Hamas, je donnerai à tous les correspondants dépêchés à Gaza une récompense financière : ils ont bien servi la cause du Hamas. Je sais qu’ils ont obéi aux ordres et n’ont pas montré les images qu’il ne fallait pas montrer, et montré les images qu’il fallait montrer (des enfants ensanglantés de préférence, placés préalablement au centre de la cible pour faire les cadavres à poser devant les photographes et les caméramans), je sais qu’ils ont fait les commentaires qu’on leur demandait de faire, et je sais que lorsqu’on travaille près d’une organisation terroriste, on est condamné à se faire complice de celle-ci, mais cela n’excuse rien.
Cette incitation a, et aura des conséquences. L’Europe, je l’ai déjà noté, est désormais plus hostile à Israël que les dirigeants de ce que j’ai appelé les pays sunnites du statu quo : le maréchal Sissi, d’ailleurs, commence à se faire traiter de « sioniste » dans les manifestations, ce qui est intéressant. Des propos comme ceux de Fabius sont considérés, largement, comme « courageux », à droite comme à gauche en France, et des paroles comme celles de Villepin, plutôt que de disqualifier moralement leur auteur, lui permettent de passer pour un homme d’une grande hauteur d’âme.
Les agressions anti-juives ne vont pas recommencer à déferler à Paris, à Toulouse ou à Bruxelles, tout au moins pas tout de suite, nous sommes au mois d’août, et même les assassins prennent des vacances, mais elles ne vont sans doute pas tarder.
Si j’étais juif, je me dirais qu’il me reste quelques issues : partir pour Israël, gagner l’Amérique du Nord, rejoindre un groupe d’autodéfense, ou me faire très discret tout en préparant mes bagages. Je ne suis pas juif, mais je sais que les issues qui me restent sont les mêmes que si j’étais juif.
La gauche américaine est gagnée par des venins venus largement d’Europe. Mais il reste aux Etats Unis les courants conservateurs.
En Europe, il ne reste rien. Les derniers dirigeants politiques dignes en Europe appartiennent au passé : Jose Maria Aznar n’est plus Premier ministre d’Espagne depuis une décennie, Tony Blair n’est plus au pouvoir au Royaume Uni depuis à peu près aussi longtemps, et Margaret Thatcher n’a pas d’héritier. Je n’ai pas cité là de dirigeant français : il y a des anciens ministres et des députés français de qualité, mais du côté des gens qui ont été Premier ministre ou Président ? Certains ont été moins mauvais que d’autres, c’est vraiment ce que je peux dire de moins désobligeant.
Les opérations d’Israël contre le Hamas ne sont sans doute pas achevées, non. J’ose espérer qu’elles auront servi la défense d’Israël. Je reviendrai sur le sujet.
Elles auront, en tout cas, servi de révélateur : le vrai visage d’Obama et de Kerry est apparu, je pense, à ceux qui pouvaient douter encore.
Le vrai visage de ce que devient l’Europe est apparu lui aussi. Pour reprendre la formule ironique et triste de Zvi Rex, les Européens n’ont pas pardonné Auschwitz aux Juifs. Pour tenter de se laver d’une culpabilité néanmoins indélébile, ils pourchassent les Juifs de leur vindicte et les accusent de manière fallacieuse de crimes abominables. Ils se rendent ainsi complices de nouveaux crimes contre les Juifs. Ils pensent apaiser les islamistes anti-juifs : ils découvriront bientôt qu’on n’apaise pas les islamistes. En adoptant ce type de posture vis-à-vis de barbares, on aiguise leurs appétits et on fait le lit de la barbarie.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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