jeudi 3 octobre 2013

Cette rigidité du modèle français peut-elle être corrigée en prenant exemple des modèles de service publics étrangers ?

Posté par Atlantico

Eric Verhaeghe : La Suède et le Danemark s'appuient sur un autre rapport au pouvoir. Le pouvoir scandinave n'est pas sacralisé comme en France, comme s'il venait de Dieu. François Hollande en avait eu le pressentiment en se présentant comme un président normal. Le problème est que cette normalité tient essentiellement de la posture médiatique et des limites personnelles, beaucoup plus que d'une rénovation de la vie démocratique. En fait, les Scandinaves conçoivent le pouvoir comme l'organisation rationnelle et consensuelle de la vie collective. Il leur paraît donc normal de mettre leur administration au service du public. En France, nous sommes encore tributaires de l'idée selon laquelle l'administration est l'une des manifestations de Dieu sur terre : ses ordres sont indiscutables, et échappent à toute délibération avec le peuple. D'où le statut de la fonction publique. D'où la résistance profonde des services de l'Etat, Conseil d'Etat en tête, à toute forme de transparence.

Rappelons qu'en Suède, la transparence sur l'administration et le gouvernement sont un principe qui existent depuis des siècles, quand nous sommes encore à l'ère du secret.
Olivier Passet : Le premier "verrou" français est de croire qu'une personne à temps partiel est une sorte de purgatoire dans lequel on attenderait de décrocher un emploi standard, sans accepter l'idée qu'une personne peut cumuler plusieurs emplois ou travailler sur des petites durées par choix dans certains cas.
La Suède est l'exemple d'un pays qui a su penser l'emploi sur les durées courtes pour élargir l'accès au marché du travail à de nouveaux candidats (les jeunes, les femmes...) avec une politique d'emploi d'appoint. Il y a de plus un phénomène "d'incitation positive" sur le travail à temps partiel court qui est rendu attirant via des avantages fiscaux. Autrement dit, on augmente l'accès et la qualité du service sans dégrader pour autant l'emploi.
Les Pays-Bas ont développé un système assez similaire d'emploi d'appoint, bien qu'ils utilisent le levier social plutôt que fiscal pour attirer le demandeur d'emploi vers la durée courte. On y accumule ainsi dès la première heure de travail des points retraites et de la couverture santé et le traitement administratif de ces emplois est simplifié pour l'employeur.
Le cas britannique apparaît lui un peu plus contestable. Sachant que l'on y est exempté de cotisations en dessous d'un certain seuil de durée et de salaires, on se retrouve avec des bataillons de "working poors" en sous protection par rapport au reste des salariés.

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