lundi 1 septembre 2014

Vive l’austérité !

par 
En 1983, Jean-Pierre Chevènement démissionnait du poste de ministre de la Recherche pour protester contre « la parenthèse libérale » du deuxième gouvernement Mauroy. Fin août 2014, Arnaud Montebourg est limogé du poste de ministre de l’Economie pour avoir demandé un changement de la politique économique du gouvernement qu’il considère comme pro-entreprises (c’est-à-dire libérale). Les deux exemples montrent l’aversion des politiques envers le libéralisme économique. Et, dans les deux cas, les ministres se trompent.

En 1983, les socialistes se convertissaient à la politique du « ni-ni » après la catastrophe des nationalisations, tandis que la politique « libérale » décriée par Montebourg est aussi éloignée du libéralisme économique que l’est François Hollande de Tony Blair. Voici, à titre comparatif, l’austérité à la française et celle qu’il faudrait mettre en place ou pratiquée dans les autres pays.
Ce que fait le gouvernement ou l’austérité à la françaiseCe que devrait faire le gouvernement ou la vraie austérité
Dépenses publiquesBaisse de 50 Mds d’euros sur 3 ansBaisse de 50 Mds d’euros par an pour arriver au niveau de l’Allemagne en 3 ans
FonctionnairesAucune véritable réformeIl faudrait supprimer 1 600 000 postes de fonctionnaires pour être dans la moyenne de l’OCDE
Marché du travailAucune véritable réformeSupprimer les articles les plus contraignants du Code du travail et accorder la liberté de licencier aux entreprises de moins de 10 salariés comme en Allemagne
FiscalitéAucune véritable baisse de la fiscalité (après une forte hausse de la fiscalité des entreprises en 2012)Ramener l’IS français (38 %) dans la moyenne européenne (22.9 %), donc le baisser de 15 points.
Où est donc l’austérité en France ? Il aurait suffi à Arnaud Montebourg de comparer avec ce qui s’est passé dans les autres pays. L’Espagne a remplacé un seul fonctionnaire sur 10 partant à la retraite. Le Portugal a baissé le nombre de fonctionnaires et leurs salaires (jusqu’à 20 % de réduction sur la fiche de paye). Même la Grèce l’a fait : 150 000 postes de fonctionnaires supprimés entre 2011 et 2014, soit 20 % du total ! Tandis qu’en Grande-Bretagne, la baisse de 600 000 du nombre de fonctionnaires, la réduction de l’impôt sur les bénéfices des sociétés de 28 à 23%, soit 13 points de moins qu’en France, l’encouragement de la création d’entreprises ont été autant de facteurs de relance de son économie. Car, là aussi, M. Montebourg se trompe. Tous ces pays qui ont mis en place une vraie austérité connaissent un retour de la croissance. 2.4 % en rythme annuel en Espagne et au Portugal, 3 % en Grande-Bretagne. Même la Grèce connaît un rebond économique.
Le nouveau gouvernement Valls devrait s’en inspirer et tourner le dos aux recettes qui ne marchent jamais. Les actes montreront s’il a bien compris la leçon.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire