Par Christian Vanneste
Il
voulait réenchanter le rêve français. Il voulait faire oublier les années
Sarkozy. Il voulait être un Président « normal »,
c’est-à-dire sans paillettes, remplaçant la gesticulation médiatique par une
maîtrise sereine des grands dossiers. Il voulait une politique de justice
sociale, appuyée sur une redistribution des revenus énergique et une résorption
du chômage. Il voulait une République exemplaire. Il voulait une présence
renforcée de la France sur la scène internationale, en Europe en particulier.
En un an et quelques mois, l’or de la victoire s’est transformé en plomb, et le
rêve a tourné au cauchemar.
Avant
tout, c’est le manque d’autorité qui frappe. Hollande agit comme les
professeurs chahutés, menaçant sans jamais punir. De Gaulle
avait théorisé le
pouvoir : prestige et distance. Notre Président en est à chercher à
renouer le contact avec les Français et se fait huer à chaque apparition tandis
que ses interventions télévisées se soldent par de nouveaux reculs dans les
sondages.
Sur
la scène internationale, la mésaventure syrienne dans l’ombre d’Obama, le
mépris évident de la diplomatie russe, le ton ironique ou compatissant d’une
bonne partie de la presse étrangère soulignent la perte du rayonnement du pays.
En Europe, le succès de Mme Merkel et l’évidente prédominance de l’Allemagne
portent un coup sévère à notre orgueil national. Reste à Hollande le Mali, où
les attentats reprennent…
La
République exemplaire a sombré avec Cahuzac, mais on se doutait un peu que
celui qui avait géré les courants du PS pendant si longtemps n’ignorait rien
des turpitudes dont certains de ses satrapes étaient capables.
Subsiste
le socialisme drapé dans la vertu de la justice sociale, qui voulait faire
payer les riches, protéger les emplois, relancer l’industrie et inverser la
courbe du chômage. La préférence donnée à la demande sur l’offre, à l’impôt sur
la baisse de la dépense publique, à la distribution d’une assistance à crédit
sur l’incitation au travail méritent chacune un carton rouge. On a d’un côté
une politique de la demande qui se heurte à une baisse historique du pouvoir
d’achat de 0,9 % en 2012, et de l’autre un salmigondis de mesures qui finit par
redonner en partie aux entreprises d’une manière complexe ce qu’on leur avait
pris, tandis que des « ménages » de moins en moins riches
paient la note. La politique menée est illisible et tue la confiance, qui est
l’élément essentiel de toute bonne santé économique.
Dans
cette forêt pétrifiée des erreurs vivait encore l’arbre de l’inversion de la
courbe du chômage. Il s’est pris, comme la foudre, un bug informatique qui non
seulement a éveillé les doutes sur la sincérité des chiffres, mais qui,
surtout, permet à la réflexion de faire son œuvre : le gouvernement
cherche à masquer, par la création d’emplois artificiels générés par la dépense
publique, la stagnation de notre économie et l’absence d’une production
d’emplois réels.
Les
Français ne sont pas dupes. Les cafouillages de la communication
gouvernementale, l’amateurisme des réformes (du logement à l’enseignement), le
bricolage permanent du pouvoir au plus haut niveau posent pour la première fois
la question de la légitimité de l’exécutif en raison de son incompétence.
Dans
certains États américains, comme la Californie, il existe une procédure de recall.
Lorsque la pétition en vue de la démission du Gouverneur atteint un certain
nombre de signatures, un référendum est organisé et peut, si les oui
l’emportent, obliger le Gouverneur élu à démissionner. On peur rêver que la
France atteigne un jour ce niveau de démocratie…
Christian
Vanneste - BV
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