dimanche 1 juin 2014

Viviane Reding : les eurosceptiques lui disent merci…

Si vous regrettez d’avoir voté pour une liste eurosceptique ou si vous voulez regretter de ne pas l’avoir fait, prenez connaissance des déclarations de Viviane Reding, commissaire européen depuis 1999.
C’est elle, déjà, qui n’avait pas hésité à comparer la politique française à l’égard des Roms à celle des nazis. L’outrance semble être coutumière chez cette Luxembourgeoise de centre droit. Elle recourt cette fois au terme de « fascisme » pour qualifier le Front national français. Cette ancienne journaliste formée en France y a reçu l’empreinte idéologique et les approximations habituelles d’une pensée qui fait appel au réflexe plus qu’à la réflexion. Le terme de « fascisme » est le modèle de l’amalgame stalinien pour discréditer les anticommunistes. Le fait de l’employer à tort aujourd’hui est surtout un signe d’inculture. Le fascisme est un mouvement politique italien totalitaire qui a reposé sur le parti unique, le culte du chef et la religion de l’État. L’utiliser pour désigner une formation politique qui ne met nullement en cause le fonctionnement de la démocratie mais qui est sciemment tenue à l’écart par ses concurrents est donc un signe inquiétant de limitation de la démocratie pluraliste. À fasciste, fasciste et demi ?
Reconnaissons la créativité de la dame : elle invente le parti unique bicéphale, puisque selon elle la
majorité européenne sera fondée par la coalition entre les socialistes et le Parti populaire européen, auquel elle appartient. En France, ça donne UMPS. Tiens donc ?
[…] Lorsqu’elle déclare que les eurosceptiques ne composant que 25 % du Parlement européen devront se contenter de faire du bruit, l’inquiétude grandit quant à sa conception de la démocratie. L’opposition ne sert donc à rien.
À plusieurs reprises, elle avait brandi sans vergogne des préjugés idéologiques étroitement subjectifs. La libre circulation des personnes est un principe sacro-saint, affirme-t-elle. La France accueille de nombreux Roms d’anciens pays de l’Est entrés dans l’Union européenne. Malgré les fonds européens mis à leur disposition dans ce but, ces pays ne semblent pas soucieux d’intégrer cette population qui vient en France chercher la protection sociale et des activités rémunératrices souvent ignorantes de la loi. Habitat insalubre, risque sanitaire, coût social et montée évidente de certains types de délinquance : la France souveraine doit-elle continuer à subir de manière absurde les préjugés et la bonne conscience confortable de madame Reding ?
La Hongrie, l’un des rares pays européens dont la langue n’est pas indo-européenne, et que l’Histoire a conduite sans cesse de la grandeur à la tragédie, possède une forte identité qu’exprime fort bien son Premier ministre actuel, Viktor Orbán. La Hongrie souhaite limiter l’avortement au profit de l’adoption et se réclame légitimement de ses valeurs chrétiennes. Notre stupéfiante commissaire européenne chrétienne-démocrate va s’y opposer au nom des « principes européens ». […] Elle est fédéraliste. Elle veut gommer des frontières superflues d’après elle.
Quelle est sa légitimité ? Qu’on soit fédéraliste au Luxembourg n’est pas étonnant. Cet État n’a jamais été une nation. Un comté moyenâgeux dont le seigneur est devenu empereur du Saint-Empire romain germanique peut faire rêver Jean-Claude Juncker. Ce pays est artificiel. […] Ses 500.000 habitants sont représentés par 6 députés à Strasbourg. Il a un commissaire européen. La France représentée par 74 députés n’en a pas davantage pour 65 millions d’habitants. Madame Reding doit-elle se taire ? Non. Chacune de ses interventions est un plaidoyer pour mettre fin à la dérive européenne actuelle.
Chacune de ses prises de parole – comme le mépris affiché à l’encontre des votations suisses, par exemple – souligne le divorce entre l’Europe et une véritable démocratie.

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