Que reste-t-il des espoirs de ceux qui, il y a deux ans jour pour jour, avaient porté François Hollande à l’Elysée ? Un pouvoir impopulaire et disqualifié, des chômeurs plus nombreux que jamais, des impôts devenus insupportables, des indicateurs économiques et budgétaires à la dérive.
Que reste-t-il des deux années de gestion de François Hollande ? Le sentiment de promesses successives aussi vite lancées, aussi vite oubliées. La certitude de vraies erreurs initiales de politique économique, la réalité d’un choc fiscal historique et l’instauration d’un climat d’hostilité, devenue méfiance, entre le pouvoir et les entreprises.
Et au total, chez beaucoup de Français le sentiment qu’il est impossible dans ce monde
ouvert d’obtenir des résultats, pas plus de la part de la gauche que de la droite en son temps. Ce parallèle est évidemment trompeur : la majorité précédente a dû gérer le pays au milieu d’un gigantesque ouragan sur l’économie mondiale, alors que la gauche peine à le gérer en dépit du retour de la croissance partout dans le monde développé. Il n’empêche : le sentiment est là d’un grand découragement, d’une grande impuissance.
Ce qu’il reste après cette première phase du quinquennat ? Trois petites années – sauf accident politique ou institutionnel – pour qu’émerge une offre politique alternative issue de l’opposition, une offre qui n’existe pas encore mais qui nous sorte des demi-mesures, des jeux de rôle avec l’opinion publique, des finasseries avec Bruxelles. Trois années à peine pour que se renforce un corpus idéologique fondé sur l’audace, sur la réforme en profondeur, en supportant la réalité que tous nos voisins ont affrontée. Dans la plupart des pays, on appelle cela le libéralisme.
Nicolas Beytout
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