LA CRISE A REFAÇONNÉ
L'EUROPE ET ISOLÉ LA FRANCE | STRATÉGIE ÉCONOMIQUE ET
REDRESSEMENT DES COMPTES PUBLICS
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Note d'actualité 22
Crise ukrainienne, guerre civile
en Syrie, incertitudes persistantes dans le monde arabe, danger
islamo-terroriste en Afrique, etc. : les élections européennes du 25 mai
se profilent dans un contexte de tensions internationales fortes. Il y aurait
là matière à d’urgents débats : comment peser réellement sur les
affaires du monde et mieux garantir la sécurité des Européens ? Quels
moyens institutionnels et financiers mettre en œuvre pour faire face à ces
menaces ? L’Europe en effet, puissance économique malade et nain politique,
manque cruellement de substance pour répondre à ces défis.
Au lieu de quoi, nous assistons à une campagne des plus ternes. Certains
proposent des évolutions
institutionnelles dont on mesure mal les finalités
et moins encore le plan d’ensemble politique. D’autres, de gauche comme de
droite, chargent l’Europe de tous nos maux économiques et sociaux et font
assaut de propositions simplistes et illusoires. Derrière
l’écran des arguments, technocratiques ou populistes, on ne voit pas combien
la crise a remodelé l’Europe où hier encore la France jouait un rôle moteur.
L’Europe économique s'est, en un mot, « germanisée » : tous
les pays sauf un, la France, se coulent aujourd'hui dans ce qu’on peut
appeler le « modèle mercantiliste allemand » : forts excédents
commerciaux et sérieux budgétaire. Mais si l’Allemagne n’a pas hésité à
imposer, parfois brutalement, sa vision économique, elle ne peut ni ne veut assumer
les conséquences politiques de cette hégémonie, à l’intérieur comme à
l’extérieur de l’Union : il lui faut des partenaires. Et l’un des
problèmes majeurs de cette Europe nouvelle vient de ce qu’elle ne peut plus
compter sur une France affaiblie et décrédibilisée. Retour sur
deux années qui ont refaçonné l’Europe et isolé la France.
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