Christiane Taubira ne déroge pas à la tradition de bien traiter ses plus fidèles lieutenants et de se constituer par la même occasion une garde prétorienne de hauts magistrats très fidèles.
Ainsi, Marie-Suzanne Le Quéau, actuelle directrice des affaires criminelles et des grâces à la Chancellerie, devient procureur général de Douai, «une belle cour d'appel», font remarquer les bons connaisseurs de la magistrature. De même Pierre Valleix, actuel conseiller justice du président de la République, est nommé procureur général de la cour d'appel de Montpellier. La Chancellerie récompense sans doute là la discrétion de l'homme de l'Élysée. Il aura eu l'élégance de ne pas prendre parti et de ne pas peser dans le jeu politique compliqué qui s'est joué tout l'été dernier entre Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, et Christiane Taubira qui présentait la version ultra de sa réforme pénale et Matignon qui a joué les rois Salomon tout en laissant l'avantage à la garde des Sceaux.
Cette dernière bénéficiait d'une alliée dans la place en la personne de Fabienne Klein-Donati qui a su aplanir les différends tout en
soutenant, sur le fond, la ministre de la Justice. Elle obtient aujourd'hui le poste très convoité de procureur de Bobigny, l'un des plus grands TGI de la région parisienne.
Enfin la Chancellerie récompense également un homme écarté par la droite quand cette dernière était aux affaires. Marc Robert, actuel PG de Riom, devient procureur général de Versailles. Il remplace Philippe Ingall Montagnier, désormais 1er avocat général à la Cour de cassation. Mais la ministre de la Justice donne aussi des coups de griffe. Philippe Lagauche, avocat général à la cour d'appel de Paris, très proche de François Faletti, pour lequel il avait rédigé les fameuses notes sur les écoutes de Nicolas Sarkozy, est déplacé à la Cour de cassation.
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