La baisse des impôts des ménages les plus modestes et la nouvelle loi électorale sont ses mesures phares.
De notre correspondant à Rome,
Cent jours, sept réformes majeures: c'est au pas de charge que le gouvernement de Matteo Renzi, 41 ans, a franchi ses trois premiers mois de présidence du Conseil italien. Avec une efficacité couronnée par les urnes.
De l'abolition des 110 provinces, aux 10 milliards d'euros de cadeaux fiscaux, en passant par la promotion des femmes à la tête des grands groupes publics italiens, rien n'a été laissé de côté ni au hasard. Conformément aux promesses faites devant le Parlement italien en février, Matteo Renzi a engagé des réformes majeures, attendues depuis longtemps. Pour les faire approuver à une classe politique parfois réticente, il n'a pas hésité à poser la question de confiance à onze reprises, un record. La réforme de la loi électorale est sans doute la plus emblématique. Baptisée «Italicum» cette nouvelle législation
est censée doter l'Italie de stabilité politique, ce dont la Péninsule manque le plus. Pour faire passer ce texte crucial, Matteo Renzi n'a pas hésité à pactiser avec Silvio Berlusconi. La loi attend d'être votée devant le Parlement.
«L'adoption d'Italicum? Au plus vite. L'abolition du Sénat - pour le transformer en Assemblée des régions-, encore plus vite!» rappelle le chef du gouvernement. L'abolition des 110 provinces qui libérera 3000 postes de fonctionnaires sera quant à elle effective en janvier 2015.
Un nouveau code du travail
Sans céder au triomphalisme, après le succès de son parti aux élections européennes - 41% des voix pour le Parti démocrate - Matteo Renzi a bien balisé sa route: «Plus question de retours en arrière, de lenteurs, d'hésitations, de peurs. Les gens ont voté pour le changement. C'est notre responsabilité d'entendre cet appel!» a-t-il insisté.
Au chapitre des mesures «pour la compétitivité et la justice sociale», Matteo Renzi a restitué 80 euros par mois aux contribuables gagnant moins de 25.000 euros par an, visible sur les feuilles de paye de mai. Un effort de 10 milliards d'euros que le Trésor est parvenu à financer en dégageant d'autres ressources. Dans la foulée, il a diminué de 10% l'Irap, l'impôt sur la valeur ajoutée des entreprises. Et débloqué 13 milliards d'euros pour rembourser les entreprises créancières de l'administration. Tandis que la fiscalité de l'épargne passait de 20 à 26% pour s'aligner sur la moyenne européenne.
Toujours au pas de charge, le gouvernement a fait adopter de manière définitive par le Parlement un nouveau Code du travail permettant à un jeune d'être titularisé après trois ans «d'apprentissage». Une réforme de l'administration a également été mise sur les rails, après large consultation des administrés par Internet (34.674 ont répondu). Et en mai, le Conseil des ministres a décidé la mise en vente cette année de la participation de l'État dans les Postes (40%) et dans l'Autorité de l'aviation civile. Enfin, un crédit de 3,5 milliards d'euros (dont 3 milliards provenant de fonds européens) a été alloué à la réfection de 10.000 écoles.
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