EN CHIFFRES - Selon Jérôme Lavrilleux, les comptes présentés par l'ancien chef de l'État seraient faux.
Même éloigné des affaires courantes, Nicolas Sarkozy ressent les effets de l'affaire Bygmalion. En cause, les comptes de sa campagne présidentielle de 2012.
Selon les révélations de Jérôme Lavrilleux et de
l'avocat de la société d'événementiel, l'ancien président de la République aurait déclaré - sans le savoir - de fausses sommes au Conseil constitutionnel.
21,339 millions d'euros : la somme déclarée par Nicolas Sarkozy
Les équipes du président-candidat ont déclaré
21.339.664 euros au Conseil constitutionnel.
Selon Philippe Briand, trésorier de la campagne, cet argent provenait "de l'
emprunt de la Société générale (10,7M€), des
dons recueillis(5,8M€), des
contributions de l'UMP (4,9M€) et de l'
apport personnel du candidat".
22,509 millions d'euros : le plafond de dépenses
Le plafond de dépenses de campagne est fixé par décret.
Conformément au décret du 30 décembre 2009, celui-ci a été établi à
22,509 millions d'eurospour les candidats présents au second tour - François Hollande et Nicolas Sarkozy, dans le cas précis.
22,975 millions d'euros : les dépenses constatées par le Conseil constitutionnel
Dans son avis rendu le 4 juillet 2013, le Conseil constitutionnel considère que Nicolas Sarkozy a dépensé
22.975.118 euros. Selon les Sages, le candidat a notamment bénéficié de 6,3 millions d'euros de "contributions des partis politiques" contre les 4,9 millions d'euros initialement annoncés.
Le Conseil réévalue également le montant des recettes perçus par le président sortant (23,1 millions d'euros au lieu de 21,5 millions d'euros). Selon son estimation, la campagne de 2012 a donc permis aux équipes de Nicolas Sarkozy de réaliser
un bénéfice de 119.814 euros.
466.118 euros : l'excédent constaté par le Conseil constitutionnel
Les comptes du Conseil constitutionnel sont formels : Nicolas Sarkozy a non seulement sous-évalué ses dépenses de plus de 1,6 million d'euros mais il a surtout dépassé le plafond de dépenses de 466.118 euros.
11 millions d'euros : la somme dont l'UMP se trouve privée
L'invalidation de ses comptes le prive du remboursement par l'Etat d'une partie des frais engagés, à hauteur de 11 millions d'euros.
10 millions d'euros : la somme que l'UMP est accusée d'avoir dissimulée
Selon l'avocat de Bygmalion, la société qu'il défend aurait facturé à l'UMP
10 millions d'euros de meetings et conventions qui n'ont jamais eu lieu afin de ne pas faire entrer cette somme dans les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.
Jérôme Lavrilleux avoue avoir pris sur lui de réaliser cette opération afin de ne pas présenter des comptes qui dépassent le plafond autorisé.
L'argent versé à Bygmalion l'aurait donc été à raison - les événements ont bien eu lieu - mais sa justification serait fausse - ce n'était pas à l'UMP de verser ces sommes.
32.975.118 euros : la somme qu'aurait en réalité dépensé le candidat
Si ces chiffres sont avérés, les équipes de Nicolas Sarkozy ont donc dépensé32.975.118 euros au cours de la campagne de 2012, soit 11,6 millions d'euros de plus que ce qui a été annoncé au Conseil constitutionnel.
55 millions d'euros : la dette totale de l'UMP
Selon Jean-François Copé, les finances de l'UMP seraient dans le rouge.
Dans une interview accordée à Europe 1, le président du premier parti d'opposition affirme que sa formation pâtit "d'une dette de
55 millions d'euros".
11 millions d'euros : l'argent généré par l'appel au don de Nicolas Sarkozy
L'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy a donc plongé l'UMP dans une situation financière des plus précaires.
L'ancien chef de l'Etat demande donc aux militants et sympathisants de mettre la main à la poche pour empêcher la disparition de sa formation.
Les Français suivent le mouvement et donnent
11 millions d'euros à l'ancienne majorité. Une somme qui rembourse les frais de campagne à hauteur de ce qu'aurait donné l'Etat en cas de comptes valides. Si les allégations de Jérôme Lavrilleux sont vérifiées, cette somme aura également servi à éponger une partie des 10 millions d'euros qui n'auraient jamais dû figurer dans les budgets de l'UMP.
7,26 millions d'euros : ce que le "Sarkothon" aurait coûté à l'Etat
Selon Catherine Vautrin, trésorière de l'UMP, le montant moyen des dons des militants s’est élevé à 85 euros. Une somme soumise à une réduction d'impôts de 66%. En donnant 85 euros, un donateur ne sort donc que 28,9 euros de sa poche,
l'Etat lui rendant 56,10 euros.
C'est sur la base de cette moyenne qu'a été réalisée
une évaluation du coût du "Sarkothon" pour l'Etat. Un chiffre qui atteint
7,26 millions d'euros.
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