Ecrit le 14 mai 2014 à 16:14 par Christian Vanneste dans Article
« Qu’on puisse tenter de ranimer la flamme du gaullisme sous les cendres accumulées par les technocrates et les politiciens professionnels est à saluer, mais on comprend combien cela dérange le petit monde de Cayrol et Séguéla. »
Autre adepte de l’air du temps, le publicitaire à la Rolex a montré tout ce qu’il apporte à la politique de notre pays. En deux ou trois formules suivies d’une contrepèterie dont il n’était pas peu fier, Jacques Séguéla a souligné à quel point le slogan publicitaire était le degré zéro de la pensée politique, lorsque la réflexion est ramenée au réflexe ludique des sons qui remplacent le sens. » L’Europe, c’est une vision pas une division », « un coeur, pas une rancoeur » : des formules qui sonnent bien, mais ne veulent rien dire. Jacques Séguela serait bien en peine de préciser la vision. Ou plutôt, si. A la fin, il dit que la situation est dramatique, mais que ce n’est pas une raison de ne pas avoir le sourire. Effectivement, les propriétaires de Rolex regardent, de leur fenêtre, les malheurs du monde avec compassion mais avec le sourire. Celui-ci est nécessaire pour que les gogos continuent à voter pour celui qui est sur l’affiche avec un beau slogan, même s’il ne règle pas leurs problèmes, mais les aggrave. Mitterrand, qui a tant dû à Jacques Séguéla, en est le meilleur exemple.
Le sommet a été atteint lorsque ces deux commentateurs de la politique habitués du petit écran n’ont pas craint d’appeler à l’exclusion d’Henri Guaino, non seulement de son parti, mais encore des médias. Ce fut un grand moment ! Ces deux personnages, qui vivent de la politique sans se donner la peine d’être élus, et qui ne peuvent en vivre que parce que notre vie politique, malgré ses défauts est néanmoins fondée sur la compétition, le pluralisme et donc la liberté d’expression, se permettaient de censurer un élu, de vouloir « le virer des médias ». « La télé, c’est pour nous, pas pour toi », en somme. On ne pouvait mieux dire que le vrai pouvoir aujourd’hui est médiatique et non politique. On ne pouvait mieux expliquer la suprématie de la pensée unique du microcosme, ici à deux voix, sur les politiques chargés au contraire d’exprimer la diversité des opinions. Les mots étaient incroyablement méprisants à l’encontre d’Henri Guaino : « ce type », « scandaleux », indigne », « gonflé de sa propre importance », et dans le fond, « intolérable », le mot que Valls emploie pour les délinquants, et qui pour le coup est indigne en démocratie à propos d’un élu. Cet élu, au demeurant, a simplement l’honnêteté de rappeler qu’à l’origine de l’UMP, il y avait, aussi et surtout, un RPR où l’euroscepticisme était fort. Qu’on puisse tenter de ranimer la flamme du gaullisme sous les cendres accumulées par les technocrates et les politiciens professionnels est à saluer, mais on comprend combien cela dérange le petit monde de Cayrol et Séguéla.
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