Posted On 30 mai 2014
La Garde des Sceaux a été accusée par le gouvernement d’avoir joué double jeu, apprend-on du Parisien, et de « s’être fait vertement rappelée à l’ordre sur son devoir de loyauté», après la fin du Conseil des ministres d’avant hier, rapporte un proche de l’Elysée.
En cause, la réforme pénale de Christiane Taubira qui vise à laisser en liberté les condamnés à une peine de moins de 5 ans de prison.
Trouvant que ce n’était pas assez, Taubira l’a fait étendre aux crimes bien plus graves comme le viol sur mineur et le traffic de drogue, ce que refusait Hollande et Valls.
Taubira a été convoquée dans le bureau de Hollande. Le président, furieux, lui a «vertement rappelée à l’ordre sur son devoir de loyauté », car, pendant l’examen en commission des Lois de la réforme pénale, une dizaine
d’amendements nocifs dont le gouvernement dit ne pas vouloir ont été proposés par le PS sans qu’elle ouvre la bouche.
La garde des Sceaux était dans la salle. Elle savait que le gouvernement était opposé à certains amendements. Mais elle d’habitude si bavarde n’a pas pipé mot, n’a pas transmis l’opposition du gouvernement, et a laissé la commission les adopter.
L’un des amendements, le plus sensible, a déclenché la colère du président. Il s’agit de l’extension de la contrainte pénale, c’est à dire la remise en liberté des condamnés, à tous les délits.
A la place de la prison, les voyous, racailles et autres violents délinquants que l’on sait surtout issus de la minorité visible, et traumatiser la population historique, auront des « obligations » et des « interdictions ».
Le projet excluait le trafic de drogue ou l’agression sexuelle sur mineur, comme le souhaitait Manuel Valls.
Mais Taubira voulait aller beaucoup plus loin, vider les prisons. « Ce choix n’était pas celui de Taubira : elle a toujours pensé que limiter la contrainte pénale à quelques délits faisait d’elle une peine au rabais », explique un de ses proches.
Trahison et double jeu de la ministre
Donc, lundi dernier, lors d’un réunion interministérielle à laquelle participe le cabinet de la garde des Sceaux, le gouvernement s’oppose à l’amendement. Le lendemain, en séance, Taubira reste silencieuse, et trahi à la fois le gouvernement et sa fonction : elle ne relaie pas la ligne fixée la veille. « Elle n’a pas souhaité prendre la parole, donnant l’impression d’un double jeu », relève un participant, que la duplicité de la femme précisément à ce poste ne semble pas choquer.
« Les bras nous en sont tombés : les arbitrages rendus [oubliés par Taubira] garantissent l’efficacité de la chaîne pénale », disait-on près du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
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