6 JUIN 2014 par LES4V dans AUTRES, FISCALISME, JUSTICE, LA UNE, POLITIQUE, SOCIÉTÉ avec 6 COMMENTAIRES
« La vraie liberté, c’est de pouvoir toute chose sur soi. » Montaigne
Le terme « ultra libéral » m’intrigue. Le libéralisme est à mes yeux un courant intellectuel s’efforçant de garantir à chacun que ses libertés soient respectées.La liberté ne s’exerce que sur soi même, elle ne donne pas de droit sur autrui. Par conséquent comment pourrait-il y avoir un abus de liberté, comment pourrions nous exercer trop de droits sur nous même ? C’est absurde!
Les opposants au libéralisme ont peur d’une société où tout leur échappe. Où ils ne peuvent contrôler l’attitude de leur
voisin, les catastrophes naturelles, la faillite des entreprises…. Comme le rappelait cet article l’homme est capable d’échanger sa liberté contre la promesse de la sécurité. Mais aucune institution aussi puissante soit-elle ne peut garantir la sécurité absolue. En donnant du pouvoir à autrui en échange de sa protection, on ne fait que se réduire en esclavage.
Il existe des cas où l’individu est prêt à donner à autrui des prérogatives sur ses biens, en échange d’un service. Il s’agit alors d’un contrat entre deux individus consentants. Untel me prête de l’argent, je lui promets de le rembourser à telle date. Et si je n’honore pas cet engagement, il aura le droit de prendre ma maison. Les termes du contrat sont clairs, chaque partie signe.
Mais qu’en est-il des contrats implicites? Les citoyens (et résidents) de la République Française sont censés respecter les lois édictées par le pouvoir législatif. Pour chaque loi votée, on ne demande pas au citoyen de signer un contrat. Il parait que nul n’est censé ignorer la loi. Pourtant qui peut se targuer aujourd’hui de maîtriser sur le bout des doigts l’ensemble du droit français ?
L’inflation législative observée ces dernières années est pernicieuse. Aucun citoyen (ou résident d’un pays) ne peut connaître toutes les lois, pourtant on attend de lui qu’il les respecte toutes. A ce rythme-là, il faudra bientôt consulter le code pénal avant de pouvoir faire un pas dans la rue (j’exagère à peine). Bon dans ce cas, qu’est-ce qu’un bon système législatif, me direz-vous ? Eh bien, même s’il est difficile de définir un ensemble de lois parfait, on peut dégager quelques principes, qui s’ils étaient appliqués, assainiraient bien les choses.
Le principe le plus évident, c’est « pas de crime sans victime ». Si je veux fumer de la marijuana, cela ne regarde que moi, je n’agresse personne. Au nom de quoi devrait-on me l’interdire ? Ce principe découle de la définition même de liberté. La liberté ne s’exerce que sur soi.
Bien, mais qu’en est-il des contrats signés entre chaque individu ? Si l’un n’honore pas ses engagements, à quel arbitre peut-on faire appel ? Dans l’idéal, il faudrait qu’en signant le contrat, les deux protagonistes désignent aussi un arbitre. Choisi par les deux parties, celui –ci serait « légitime ». Mais même là, on pourrait multiplier les arbitres, cela ne changerait rien. L’arbitre au fond, ne peut être qu’un médiateur. En lisant cela, le voleur sur le point d’être jugé se dira qu’il ferait mieux de contester la légitimité du juge qui décidera de son avenir, car il ne l’a pas choisi. Cette réflexion a priori absurde pose quand même une question intéressante. Par qui sont nommés les juges ? Pas par moi, simple citoyen, en tout cas. En quoi sont-ils légitimes pour me juger ?
Le problème du contrat implicite passé entre l’habitant d’un pays et l’état qui administre ledit pays, est réel. A force de déléguer aux autres le droit de faire la loi sur des sujets de plus en plus vastes, on se retrouve aux prises avec des individus qui ont des droits sur nous, sans qu’on n’ait signé de contrat avec ces personnes. C’est ainsi qu’on aboutit à la tyrannie de la majorité exercée sur l’individu. La seule Loi qui vaille à mes yeux, est celle qui consacre la Liberté comme principe inviolable. Chacun a des droits sur ce qu’il possède (son corps, ses biens), et ces droits sont inaliénables.
Bien sûr une fois énoncés ces principes, l’application en est plus complexe. Par exemple les parents, ont-ils des droits sur leur enfant ? Au nom de quoi ? Jusqu’à quand ? Les prisonniers, de quel droit les prive-t-on de liberté ? Autant de questions auxquelles je n’ai pas de réponses définitives à donner (je n’ai pas la science infuse).
Mais imaginez un monde où chacun serait guidé par le Respect de la Liberté et de la Propriété d’autrui. Un monde où on ne pourrait pas vous empêcher d’exprimer vos opinions sous prétexte qu’elles choquent un certain nombre de personnes, où on ne vous interdirait pas de travailler le jour qui vous convient…. Les tyrans ne tirent leur force que des masses qui les laissent faire. A bon entendeur…
Certains débattent pour savoir si le libéralisme est une idéologie parmi d’autres. Ceux qui n’ont pour horizon que l’Etat pourraient me reprocher d’être prisonnière de mon idéologie libérale comme eux le sont de leur dogme « étatico-collectiviste ». Eh bien, soit ! Je préfère être prisonnière de…la liberté (!) que soumise à l’égalitarisme totalitaire. Chacun son truc.
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