lundi 22 septembre 2014

EN FINIR AVEC 68, C’EST PAS FACILE !

Par Marc Suivre

septembre 22, 2014
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Le tribun catalan de l’Essonne avait ouvert le bal au début de la semaine en assenant à ses députés — qui sont payés pour cela — un discours de confiance d’un chiant, comme on n’en fait plus depuis Castro. Pépère se devait donc de faire mieux. Et… il ne nous a pas déçus ! Pourtant en dehors de la pluie qui s’abat maintenant sur lui en toute occasion, avec une violence qui n’a d’égale que l’insondable profondeur de sa médiocrité, rien de nouveau sous le cumulonimbus. Poncifs et lieux communs se sont succédés à un rythme rarement atteint, au point que les 400 militants à carte de presse, invités à écouter le Dieu du flou, baillaient à s’en décrocher la mâchoire. La seule information à retenir de cette lénifiante logorrhée du 18 septembre 2014, c’est le passage remarqué de la Présidence normale à la Présidence pas facile.
 Monsieur petite blague n’a plus rien à dire
10660374_692887654128935_6963039835043793918_nEn dehors de martyriser les journalistes – qui sont, eux aussi, payés pour ça – à quoi peut donc bien servir pareil exercice imposé (à tous les sens du terme) ? Il faut dire que dans notre démocratie où les politiciens ne décident plus de rien, où la parole a remplacé les actes, quand on ne cause pas, on finit par être oublié. Vous me direz qu’avec 13 % d’opinions favorables, il est peut-être plus que temps, pour François Hollande, de se faire oublier. Seulement voilà les Duhamel de toutes obédiences (:.) vous rétorqueront qu’il ne faut pas ajouter une crise institutionnelle, à la crise économique et sociale (et patati et patata). Et tous d’attendre la parole présidentielle, comme le shaman la pluie (sauf que chez nous les
deux tombent simultanément et en quantité).
 ps-tva-225x320Bref je cause donc je suis, ou, plus exactement, je suis donc je cause. La Présidence forte voulue par de Gaulle est réduite à un théâtre d’ombres, où un vieil acteur usé vient soigner ses complexes en public. Tout le pathétique de la situation est résumé dans sa nouvelle anaphore : c’est pas facile. Ben oui mon pépère, c’est pas facile,d’être Président. C’est pas facile, de ne plus avoir de pognon à dilapider parce que les prédécesseurs ont vidés les caisses, avec toutes sortes de mesures à la con. C’est pas facile, de discuter avec des Allemands qui, eux, ont fait les efforts que nous nous refusons à faire. C’est pas facile, après avoir tout pété, de tout remettre en place, sans admettre que l’on s’est un poil, gouré. C’est pas facile, d’aller voir le peuple de gauche que l’on accable de taxes, alors qu’on lui avait expressément promis que seuls ces salauds de droite allaient cracher au bassinet. Oui,c’est pas facile, mais fallait pas y aller ! Personne ne t’a forcé à raconter toutes les âneries que tu as débitées, pour te retrouver à l’Élysée. C’est pas facile, mais c’est bien fait pour toi !
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 La gauche populiste face aux réalités
LogoPSLa seule chose qui rassemble les Tartuffes de gauche et les fait s’aligner comme à la parade, c’est leur aversion sur-affichée du Populisme. Le populiste, c’est l’autre, c’est bien connu. La droite est mauvaise, précisément parce qu’elle n’est jamais loin du populisme. Réguler l’immigration : Populisme ! Contrôler les bénéficiaires des multiples allocations qui assujettissent les individus à l’État, tel le veau à la vache : Populisme ! Vouloir que l’École apprenne à lire à nos enfants et le Français aux nouveaux arrivants : Populisme ! Envisager que l’Histoire de France puisse être autre chose qu’une longue suite de battage de coulpe : Populisme ! Penser que l’islam comme vecteur d’identité pose un problème à la Nation : Populisme ! Exiger la responsabilité des juges : Populisme !
 mon-ennemi-cest-la-finance-4-495x260Cependant, à bien y réfléchir comment doit-on qualifier un candidat qui explique à une masse de pauvres (sans dents), que seuls les riches (nantis de dentiers) paieront  pour remettre le pays à flot ? N’est-ce pas le propre du populisme que de rechercher les votes des petits et des sans-grades, en leur faisant miroiter qu’ils pourront ainsi prendre leur revanche sur ceux que la fortune a favorisés ? N’est-on pas populiste quand on prétend corriger les inégalités (rebaptisées injustices) à coup d’impôts ? Lorsque l’on déclare ne pas aimer les riches et que l’on prétend que la finance est son ennemi, ne se vautre-t-on pas, ainsi, dans le populisme le plus vil ? Cette haine revendiquée des riches ne s’apparente-t-elle pas à la technique éprouvée du bouc émissaire comme aux zheures-les-plus-sombres-de-notre-histoire ? C’est amusant, du reste, chez les socialistes cette fascination pour les années 30. Le discours électoraliste de Pépère sur les riches et la finance y aurait trouvé toute sa place. Il suffit de remplacer « riche » par « juif » et de qualifier la « finance »« d’apatride » pour nous retrouver aux plus belles heures de la collaboration. Si les socialistes dénoncent vigoureusement la paille populiste dans l’œil de la droite, ce n’est que pour mieux s’abstenir de retirer la poutre qui transperce le leur. Ils ont, en politique, des nausées bien sélectives et ne craignent pas de fleureter avec les méthodes réprouvées quand leur intérêt le leur commande. On aurait dû se méfier. C’est au Bourget qu’a atterri Daladier après Munich et il faut bien admettre que Doriot, Déat et Laval étaient plus socialistes que nationaux.
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Le collectivisme en action
 Capture-decran-2013-03-02-a-10.08.08La gauche se sert du populisme comme d’un éteignoir à idée. C’est toujours cette même rengaine qui est utilisée pour esquiver le débat et surtout échapper à l’inventaire que l’on se doit, pourtant, de dresser devant toute faillite. Et Dieu sait que la pensée de gauche a fait banqueroute. Car, toutes ces idées généreuses, dont la gauche nous a rebattu les oreilles et que la droite n’a jamais eu le courage de combattre, nous ont conduit dans l’impasse où nous sommes aujourd’hui. Pépère courage, le vrai mou et le faux dur qui lui ont servi de Premiers ministres successifs sont les derniers avatars de la grande escroquerie qui a pris corps dans les cafés enfumés de Saint Germain des Prés, après la pseudo révolution 68.
 livre-d-histoireIl s’agissait, en ce temps là, d’en finir avec le capitalisme. Pour cela il fallait abattre la Nation, ce rempart ultime contre le progrès social représenté, alors, par l’URSS. Les prolétaires se laissaient trop facilement abuser par le patriotisme. Cet atavisme les ayant amenés, par deux fois, à repousser les alléchantes démonstrations d’amitié de l’Allemagne, il convenait d’en finir avec ce dangereux sentiment d’attachement, pour favoriser l’amitié franco-russe. Une fois le Général et ses Compagnons disparus, les fossoyeurs de la Nation eurent le champ, d’autant plus libre que l’inculture historique de la droite française leur ouvrait le boulevard de l’antiracisme. C’est au nom de cette idéologie destructrice, basée sur la honte de la collaboration, le complexe colonial (grande œuvre de gauche) et la « reductio ad hitlerium » de la moindre contestation que la gôôôôche morale des Mitterrand, Cahuzac, Aquilino Morelle, Taubira et autres Thevenoud s’est installée au pouvoir. Et ce ne sont pas les pseudo alternances qui ont changé cet état de fait.
miege-laicite-amenagements-591x819-customCette gauche, jacobine et donneuse de leçon, s’est répandue dans tous les rouages de l’État, comme un cancer, pour mieux le subjuguer. Droguées à la dépense publique, les administrations ont alors pris un poids démesuré et ont petit à petit étouffé l’activité privée. Elles abandonnaient la défense de l’intérêt général pour ne s’intéresser qu’à leur propre perpétuation. La dépense figurait la volonté politique et le résultat final n’importait plus. Le pays ayant résorbé la pauvreté grâce à l’élan des trente glorieuses, la gauche, aidée en cela par les idiots utiles du libéralisme sans frontières, a achevé son œuvre, en important plus de 10 millions de nouveaux prolétaires des tréfonds des pays du Sud. Les autochtones les plus fragiles étaient priés de leur faire de la place, tandis que les organisateurs de ce trafic étalaient leur tolérance et leur progressisme, tout en se mettant bien à l’abri des nouveaux entrants aux meurs hétéroclites. La troisième mondialisation se mettait en branle et tant pis si entre-temps l’URSS avait sombré corps et âmes. Le but restait inchangé : en finir avec la Nation.
 Pour en finir avec la dictature de la pensée unique de gauche
 PS-is-deadNe nous leurrons pas, la faillite prochaine du pays ne suffira pas, à elle seule, à nous remettre dans le droit chemin. Il n’est qu’à voir la morgue des crétins qui nous gouvernent. Ils sont tous persuadés que leurs mouvements de godille sont de nature à dévier le bateau France de la trajectoire qui le conduit inexorablement vers les hauts fonds de la banqueroute. Et ce n’est pas Bruxelles qui nous sauvera non plus de ces fous. Pour preuve, l’Europe vient de faire de Moscovici, cette quintessence du dirigisme énarchique, son nouveau commissaire aux affaires économiques. Tant qu’à faire pourquoi DSK n’a-t-il pas été nommé aux droits des femmes ?
ump-logo-2008C’est sur ces entrefaites que Nicolas Sarkozy sort du bois. Il brigue, oh surprise, la succession du Président tout mou. Son plus gros problème sera de nous expliquer comment il fera entre 2017 et 2022, ce qu’il n’a pas fait entre 2007 et 2012. Mais l’homme est habile et je gage qu’il y parviendra. Il n’a cependant pas encore ouvert la bouche qu’une partie ce qui pense chez les libéraux lui tape dessus avec une énergie toute socialiste. Chers amis adeptes de la liberté, vous avez raison, son premier mandat a été marqué du sceau de l’étatisme et du dirigisme le plus pur. Votre légitime courroux vous a produit Hollande. Croyez-vous que vous agiter comme vous le faites en sautillant sur place, pour lui jeter son passif à la figure sera de nature à faire progresser nos idées ? Pensez-vous qu’Alain Juppé soit une alternative libéralo-compatible ? Lui le grand commis de l’État – l’homme de droite préféré de la gauche – celui qui depuis son exil sur les bords du St Laurent, du meilleur d’entre nous est devenu le meilleur d’entre eux. Alain Juppé, le Jean-Claude Duss de la politique française serait celui qui ferait passer la France de l’ombre de l’Étatisme à la lumière libérale ? Soyons sérieux !
 violonwc3J’entends bien, ici où là, certains caresser le fol espoir que François Fillon soit à même de faire cette synthèse tant attendue entre la droite sociale et la droite libérale. Il en affiche, en tout cas, la volonté et c’est suffisamment rare pour être souligné. L’air serait séduisant si ce brave homme n’avait pas mis en musique, les mesures étatistes que vous reprochez, à juste titre, à Nicolas Sarkozy. Qui s’est accroché à son poste, malgré la souffrance qu’il ressentait jusque dans ses nerfs sciatiques ? Je veux bien croire que les hommes peuvent changer. Pourquoi présumer que l’un a vu la lumière, à l’issue de la défaite de 2012 et pas l’autre ? Au final, il faut bien reconnaître que l’un a plus d’énergie et de persévérance que l’autre. Si Fillon était aussi crédible que vous semblez le penser, il ne laisserait pas un tel boulevard à Sarko. Le retour de ce dernier est d’autant plus facile que son « retrait » de deux ans n’a pas permis de faire émerger une alternative sérieuse dans son camp. Il vaut mieux, dans ces conditions, accompagner le mouvement et peser dans les choix à venir que de crier au loup avec des socialistes qui, du haut de leurs réussites présentes, prétendent, sans rire, que son bilan sera le boulet de Sarkozy.
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Nous sommes à la fin d’une époque. Les 30 mois qui nous restent avant la prochaine présidentielle, n’en doutons pas, seront gaspillés par la gauche, comme elle a perdu les 30 premiers. Les socialistes n’avaient qu’un objectif prendre le pouvoir. Ne commettons pas la même erreur et préparons-nous à l’exercer. Nous ne parviendrons à gouverner que si nous avons, au préalable, prévenu les Français des sacrifices qu’ils vont devoir réaliser, pour remettre le pays à flot. Il faudra revoir tous nos logiciels et envoyer promener les vieilles lunes de 68. Tout candidat qui prétendra sauver le modèle social français doit être suspecté de duperie. Ce modèle qui n’en a jamais été un, doit du reste être réinventé (le « ré » peut légitimement sembler superflu). Il faudra nous recentrer sur nos problèmes et arrêter de donner des leçons au monde. Il conviendra résorber la pauvreté sur notre sol, avant d’en importer de nouvelles. Terminé les accommodements raisonnables ! Donnons-nous le temps d’assimiler (et non d’intégrer), comme nous l’avons toujours fait dans notre histoire, les 10 millions de nouveaux habitants que nous avons reçu en héritage de la gauche étatiste. Réduisons le périmètre de l’Etat. Redonnons aux individus le goût de la réussite et la possibilité de jouir en toute quiétude de ses fruits. Finissons-en avec une fiscalité punitive et confiscatoire qui pousse à l’exil et plongeons-nous, avec enthousiasme, dans la compétition fiscale européenne. Nous avons le choix. Le déclassement n’est encore qu’une possibilité, il ne tient qu’à nous de renverser le cours des choses. Personne ne le fera à notre place et les lendemains ne seront pas roses. Le rose qui est, du reste, la couleur de nos illusions perdues. Nous ne devons plus vendre du rêve et du vent, mais promettre qu’en échange de la sueur et des larmes de ses citoyens, notre pays redeviendra la terre de tous les possibles, comme il l’était avant 1968.

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