Chronique
de l’association des contribuables de l’intercommunalité d’Aubagne
Gabriel Lévy
9 septembre
2014
Imaginions-nous
un jour que Monsieur Robert Hue, ex-secrétaire général du parti communiste français,
serait porteur de cette prophétie.
D’un
évangile à l’autre ! De l’évangile sectaire dans lequel les adeptes
« ne voient qu’une seule étoile (rouge) dans le ciel »,
à l’évangile au sens grec (euangélion), l’annonce de la « bonne
nouvelle ».
La bonne nouvelle ! D’abord parce que les contribuables
cesseront d’entretenir des partis politiques dont la seule fonction est de
fournir 620.000 élus, soit un élu pour 100 habitants… 620 000 élus et au
moins 10 fois plus de candidats ! Pour ce faire, ils reçoivent 100
millions d’euros par an de subventions publiques.
Comme cela ne suffit pas, on tripatouille allègrement grâce
à la distribution d’emplois fictifs, dont
l’illégalité a fait l’objet de la
condamnation de deux chefs de parti pour le PS et de deux pour le RPR. Tous
prétendaient « qu’il n’y avait pas eu d’enrichissement personnel »,
comme si le parti n’était pour rien dans l’accession aux carrières brillantes
et lucratives : la députation, le poste de premier ministre, ou celui de président
de la république.
Notre constitution stipule que « les partis et groupements
politiques concourent à l'expression du suffrage ». Mais pour M. Hue, « c’est
tout simplement un constat lucide : les partis ne remplissent pas leurs
fonctions démocratiques » et il n’hésite pas à affronter « les
cris d’orfraie de « professionnels » consternés … qui n’ont jamais
connu d’autre univers que celui des « appareils », de la
technostructure et des « antichambres du pouvoir » ». Lucide,
aucun doute.
Sont-ils des organes de réflexion choisissant la meilleure
stratégie pour le salut du pays ? Sont-ils seulement capables de
respecter les promesses contenues dans les programmes qu’ils ont élaborés,
quand l’un d’eux avoue, en connaisseur, « on fait les cadeaux avant les
élections et on décide les impôts tout de suite après » ? Les
petites phrases prononcées par nos présidents ne sont pas que des bons mots.
Si les « élections sont devenues des pièges à
cons » (selon les frondeurs de mai 1968), c’est bien parce que les partis
politiques les ont polluées par l’ambition sans frein de leurs leaders, qui se
préoccupent plus de leur réussite que de celle du pays.
Ainsi, M. Hue a fait un rêve. Il invoque Pablo Néruda, André
Marty, Jacques Derrida… et son exergue emprunte à Aimé Césaire le conseil selon
lequel : « devant l’histoire, il faut rester humble, avoir
du courage, se remettre en cause ». Combien de leaders politiques
l’accepteront-ils ? Un moment, nous nous sommes abandonnés à
l’utopie du titre de son livre, aussi saugrenue que le programme d’Alphonse
Allais qui proposait de « demander plus à l’impôt et moins aux
contribuables » pour permettre entre autres « l’extinction
du paupérisme après 10 heures du soir ».
Nous ne
sommes pas stupides, il existera toujours des partis ou des groupements
politiques, et il existera toujours des malandrins parmi ces
derniers. Il ne peut en être autrement dans une démocratie dite
représentative. C’est la raison pour laquelle il faut rendre définitivement
inéligible tout élu condamné par la justice. C’est bien le moins.
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