Acte III Scène X Marinette, en médecin, Porcinet, Mentonnet,
Marinette – Monsieur le Président je vous demande pardon de tout mon cœur.
Porcinet – Cela est admirable !
Marinette – Vous ne trouverez pas mauvais, s’il vous plaît, la curiosité que j’ai eue de voir le malade illustre d’un pays qui l’est encore bien plus, et votre réputation, qui s’étend sur la terre entière, peut excuser la liberté que j’ai prise malgré la désapprobation du Conseil de l’Ordre.
Porcinet – Madame le Professeur, je suis votre serviteur.
Marinette – Je vois, monsieur, que vous me regardez fixement. Peut-être ne m’avez-vous jamais vue rue de Solferino ?
Porcinet – Je crois tout au plus vous avoir croisée dans le Parc de Saint-Cloud.
Marinette – Oui, d’autres moins sérieux que vous pensent m’avoir aperçue sur les remparts d’Orléans lors de sa délivrance.
Porcinet – Enfin peut me chaut, votre réputation est venue jusqu’à mon bureau, et ce fut dans un accès de réalisme que je me résolus à faire appel à vos capacités.
Marinette – Je suis médecin passager, je vais de ville en ville, de circonscription en circonscription pour chercher des
patients ou bien plutôt des électeurs. Je dédaigne m’amuser de petits impôts et de taxes médiocres, de mariage homo ou de profanation d’églises. Je veux des crises d’importance, de bonnes grosses manifs assorties d’exactions énormes, des magouilles imparables, des scandales effrayants, des faillites assourdissantes, des mensonges incommensurables, du racisme anti-blanc inimaginable voici trois lustres encore. C’est là que je me plais, c’est là que je triomphe ; et je voudrais, monsieur, que vous eussiez toutes les responsabilités pour tous les maux que je viens de dire, que vous fussiez à trois pour cent dans les sondages, que vous fussiez abandonné par tous les socialistes, désespéré, à l’agonie, pour vous montrer l’excellence de ma politique, et l’envie que j’aurais de vous rendre service.
Porcinet – Je vous suis obligé, madame, des bontés que vous avez pour moi.
Marinette – Imaginez-moi à votre place. Allons donc, que l’on fasse du changement comme il faut. Ah ! Je vous ferai bien raisonner comme il se doit. Ouais ! Ce ministère fait bien l’impertinent ; je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre premier ministre ?
Porcinet – Monsieur Mentonnet ici présent.
Marinette – Cet homme-là n’est point écrit sur mes tablettes entre les gens compétents. De quoi dit-il que la France est malade ?
Porcinet – Il dit que c’est d’un manque de socialisme depuis bientôt cinquante ans, d’autres premiers personnages disent que c’est d’un manque de diversité.
Marinette – Ce sont tous des ignorants. C’est de l’attente du Pacte de Responsabilité que l’ex-France est malade.
Porcinet – Je l’avais bien dit. Dès ma triomphale élection j’aurais dû l’imposer avec la vigueur qui m’est propre !
Marinette – Et que vous dit l’opposition participative ?
Porcinet – Qu’il y a trop de fonctionnaires.
Marinette – Justement, le Pacte !
Porcinet – D’autres incompétents accusent l’A.M.E.
Marinette – Le Pacte !
Porcinet – J’ai même lu que certains pensent que les impôts…
Marinette – Le Pacte !
Porcinet – Un laquais m’a soufflé que l’immigration ruine le Pays.
Marinette – Le Pacte, vous dis-je !
Porcinet – J’ai quelquefois des doutes sur mes immenses capacités.
Marinette – Le Pacte. Vous avez plaisir à voir la France sombrer aussi rapidement ?
Porcinet – Parfois je me demande si les Verts…
Marinette – Le Pacte ! Dites-moi, les Verts le soutiennent-ils ?
Porcinet – Un jour oui, un jour non, ils veulent que l’Élysée se chauffe au bois l’hiver !
Marinette – Appliquez, matin, midi et soir le Pacte ! Rien que le Pacte. Mais pour quoi encore ces veaux de Français ne vous plébiscitent-ils pas comme votre grand ancien François de la Nièvre ?
Porcinet – Je ne sais pas, à cause de mon nœud de cravate ou de ma braguette mal fermée peut-être.
Marinette – Ignorants !
Porcinet – Mais aussi pour je ne sais quelle affaire de scooter pour aller aux putes.
Marinette – Ignorants !
Porcinet – Et Bécassine que j’ai pourtant reprise au dernier remaniement.
Marinette – Ignorants !
Porcinet – Et pour les miennes vannes qu’ils trouvent stupides.
Marinette – Ignorants !
Porcinet – Pour simplement me causer du chagrin.
Marinette – Ignorants !
Porcinet – Et pour l’amour, l’enthousiasme et la ferveur que les Maliens m’offrent chaque jour qu’Allah fait.
Marinette – Ignorantus, ignoranta, ignorantum ! Il vous faut pour votre réélection, de bonnes grosses bourdes qui feront rire à gorges chaudes dans les chaumières, il vous faut une maîtrise bien plus totale de la presse et de la télévision, un garde des Sceaux qui sévisse autrement plus toute déviance du dogme socialiste et emprisonne tous ces Veilleurs et autres opposants, il vous faut, pour retrouver les voix de tous les condamnés de droit commun, bien plus de remises en liberté et enfin décupler le nombre des allocataires pour services rendus à l’islam. Suivez bien mes conseils et je viendrai vous voir de temps en temps, tandis que je serai dans cette ville.
Porcinet – Vous m’obligerez beaucoup.
Marinette – Mais que diantre faites-vous avec ces lunettes-là ?
Porcinet – Comment ?
Marinette – Voilà des lunettes que j’écraserais de mon talon, si je n’étais que de vous.
Porcinet – Et pourquoi ?
Marinette – Mais pour le Changement, le Changement monsieur, le Changement depuis 81. On change, on réforme, et le bon peuple en est si content.
Porcinet – Oui, cela délasserait les bœufs de ne pas toujours voir la même face sur leur petit écran.
Marinette – Mais vous avez là un costume qui vous boudine odieusement, il vous faut un bermuda ou un jean, les électeurs apprécieront, cela fera moderne.
Porcinet – Croyez-vous ? Une djellaba ne m’apporterait-elle pas plus de suffrages ?
Marinette – Mais ne voyez-vous pas toute cette graisse ? Il vous faut d’urgence faire un traitement de liposuccion.
Porcinet – Cela n’est pas pressé et mes maîtresses me trouvent bien comme ça, d’ailleurs je n’en ai jamais eu autant à la fois et elles réclament le mariage pour toutes.
Marinette – Adieu. Je suis fâchée de vous quitter si tôt, mais il faut que je me trouve à un grand meeting de compatriotes musulmans soucieux de chercher à gagner encore plus sans rien faire d’autre que d’aller à la mosquée.
Mentonnet – Voilà un médecin qui paraît fort habile et si peu porté à la discrimination !
Porcinet – Oui, mais avec elle je ne suis pas certain d’arriver à sept pour cent avant 2017
Mentonnet – Tous les grands médecins politiques sont comme cela, possiblement pense-t-elle plus à elle qu’à vous.
Porcinet – Écraser mes lunettes, faire le 14 juillet en djellaba, soustraire ma graisse que Julie aime tant ! Ah ! non ! non, rien que le Pacte, ça suffira !
Pierre B.
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