Chronique de l’association des
contribuables de l’intercommunalité d’Aubagne
Gabriel Lévy
22 septembre 2014
C’est
vrai, Monsieur Hollande (Monsieur 13 %) n’a pas eu de chance, tout au moins pas
celle de tous les bateleurs qui l’ont précédé, « les trois petits tours et
puis s’en vont ». Impossible pour lui de passer entre les gouttes de pluie
qui l’accompagnent comme un sombre présage. Impossible d’éviter le ressentiment
de « Valery tout entière à sa proie attachée ».
Comme dans cette tragédie, le fatum a été invoqué.
L’un après l’autre nos gouvernants ont attendu la fin de la crise, comme les
Grecs attendaient un vent qui ne venait pas, pour gonfler leurs voiles. La
tragédie est finie et M. Hollande n’est peut-être que la victime expiatoire.
Bien sûr, on pourra dire : « Son
incapacité est une mauvaise excuse : l’ambition dont on n’a pas les
talents est un crime » (Chateaubriand), mais est-ce seulement son
incapacité ?
Depuis
des siècles, on nous répète que la France est ingouvernable, que « les
français ont toujours eu du mal à se débrouiller entre leur désir des
privilèges et leur goût de l’égalité » (De Gaulle, selon Malraux), que les
réformes sont le plus souvent faites après l’émeute ou la guerre. Ajoutons, la
difficulté nouvelle que représentent les prémices (s’agit-il seulement des
prémices ?) d’une remise en cause de l’identité française.
Les Français ne peuvent donc pas s’exonérer de leur
part d’égoïsme (les grèves catégorielles, à Air France ou à la SNCF par
exemple, qui nuisent à l’ensemble des activités du pays), de leur absence
d’anticipation des changements qui s’opèrent dans le monde (la concurrence
économique inéluctable), et de leur crédulité à l’égard des marchands
d’orviétan. Ils se sont complus à écouter les promesses, à se distraire
des compétitions électorales comme d’un match de football. Et les dirigeants,
dont on critiquera l’égoïsme, ne cédant rien du moindre de leurs avantages,
mais, qui - soyons justes - ne pouvaient leur dire que les mots
que chacun individuellement voulait entendre : le système social que tout le
monde nous envie, l’accueil de la misère du monde car « c’est
grand, c’est généreux, la France », qu’en toute chose tout se vaut
(culture, sexualité…), que l’immigration est une chance, que le métissage est
la destinée finale…
Aujourd’hui, les dégâts devenus importants, ils ne
veulent plus rien entendre, mais il est bien tard et les réformes appelées de
leurs vœux ne pourront se faire ni rapidement, ni sans violence. Hier,
les agriculteurs incendiaient un bâtiment public à Morlaix, demain ce seront
des émeutes.
Or, aucun homme politique ne propose réellement
ces réformes, si tant est que l’on puisse croire qu’il les fera. Que se
passe-t-il alors ? Les Français, en général les plus doués, s’expatrient,
d’autres le font parce qu’ils se sentent plus menacés que leurs concitoyens.
Ils emportent leur intelligence, leur savoir faire, leur argent, tout ce qui
manquera vite à notre pays.
En définitive, il est peut-être encore possible de
nous convaincre d’abandonner une part de ce que nous gagnons ou de ce que nous
avons acquis, mais il faut nous prouver que ce sera utile, que cela ne
servira pas à arroser le sable. Il faut commencer par cette pédagogie.
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