Une fois de plus, démonstration est faite que la présence de l’Etat dans le capital d’une entreprise est source de problèmes. Ainsi chez Air France, le gouvernement a réussi en quelques jours à embrouiller un dossier déjà complexe, jusqu’à créer de fortes turbulences. La plupart du temps, l’Etat est un actionnaire inerte. Lorsqu’il est nettement majoritaire dans le capital d’une entreprise, il peut même devenir un actionnaire nuisible, de ceux qui exigent toujours plus de dividendes, toujours plus de distribution des profits. Qu’il soit inactif ou abusif, chaque fois qu’il ne s’agit pas d’une activité stratégique, l’Etat est donc un actionnaire inutile.
D’autant plus que, lorsque le temps se couvre, il est incapable de gérer sereinement les conflits. Sensible à l’opinion publique, il devient un actionnaire fragile. Là encore, le cas Air France et les messages contradictoires du gouvernement fonctionnent comme un triste
exemple de tout ce qu’il ne faudrait pas faire : se mettre sous la pression syndicale, passer allègrement par-dessus la tête des patrons de la compagnie en communiquant directement avec les grévistes et avec l’opinion, participer plus ou moins consciemment à la déstabilisation de la direction et, finalement, fragiliser l’ensemble de l’entreprise. Le plan de vol parfait de qui veut provoquer le crash d’une réforme
Partout dans le monde, des compagnies aériennes ont dû affronter des conflits longs et coûteux, les conduisant parfois au bord de l’implosion avant de renaître et de reprendre leur ascension, allégées de nombreuses charges et contraintes statutaires devenues obsolètes. Et partout sur la planète, des compagnies qui n’avaient pas su tenir le cap de la réforme et traverser de violents trous d’air ont disparu. Air France et son principal actionnaire seraient-ils les seuls à l’ignorer ?
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