Des quatre temps forts de la campagne du candidat Hollande, ces quatre symboles qui lui permirent de construire sa victoire, il ne reste rien. Le premier totem à s’effondrer fut le mythe fiscal, bâti autour de la fable des 75 % : il n’a pas fallu longtemps pour que les gogos, après avoir cru que seuls les riches allaient payer, ne cèdent au ras-le-bol fiscal.
Désormais l’histoire s’accélère, et en quelques jours, les promesses de Moi-candidat ont filé de plus en plus vite entre les doigts de Moi-président. Son autoproclamation stupide d’être l’adversaire de la finance vaut un procès d’intention tout aussi stupide à Emmanuel Macron, son nouveau ministre de l’Economie, sous prétexte qu’il fut banquier ; de quoi limiter les marges de manœuvre de ce nouvel entrant en le plaçant sous la surveillance des chiens de garde du socialisme d’antan. Même débandade du côté de Bruxelles où, après avoir promis-
juré qu’il ferait renégocier le Traité européen, François Hollande a dû abandonner mois après mois tout espoir de peser au travers des grands postes politiques et administratifs de l’Europe. Sa tentative de constituer avec les Italiens une coalition des faibles n’a pas fait fléchir la surpuissante Allemagne, et la France a perdu ses positions à la tête de l’Europe.
C’est le même échec qui s’annonce du côté de l’école. Emporté par son élan, le candidat Hollande avait offert à son électorat enseignant soixante mille postes supplémentaires, faisant de cette administration chouchoutée l’exemple unique en Europe d’un pays surendetté qui recrute des fonctionnaires à pleines brassées. Trois rentrées scolaires plus tard, le désarroi règne parmi les profs, la colère chez nombre de parents, l’instabilité au ministère et, plus grave, rien ne prouve que le niveau et l’efficacité de l’école en aient été améliorés. Quel gâchis.
Nicolas Beytout
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