Gabriel Lévy
28 mars 2014
Enfin, la
presse de gauche consent à toucher à l’icône et tant pis si la dorure lui reste
sur les mains.
Citons Le Monde du 28 mars (tardif, n’est-ce
pas ?) : « Ainsi donc, la garde des sceaux, Christiane
Taubira, aurait menti sur son CV. Dans son dernier ouvrage, le magistrat
Philippe Bilger assure que Mme Taubira « a laissé dire » à tort «
qu'elle avait deux doctorats », sans jamais le contester dans « l'espace
médiatique ». L'accusation, relayée dans un « confidentiel » du Nouvel Observateur
du jeudi 27 mars, s'est répandue comme une traînée de poudre sur Internet, notamment
sur plusieurs sites d'extrême droite ».
Cela change quoi, pour la révélation d’un mensonge, de
paraître sur « des sites d’extrême droite » ? D’être lue par
« des pelés et des galeux » ? Notre précédent billet
d’humeur aurait-il contribué à
répandre la « peste noire » ? Le
quotidien est une fois de plus stupide, puisqu’il confère aux sites d’extrême
droite l’exclusivité d’une information exacte, ce qui n’est probablement pas ce
qu’il souhaitait.
Car un mensonge est toujours un mensonge. Il a
pour but d’être contraire à la vérité ou de la dissimuler. En la circonstance,
il ne s’agit pas de la litote, rhétorique préférée des gouvernants, mais d’un
désir de tromper, et les journalistes qui filtrent l’information qu’ils nous
donnent, savent pourtant la perversité d’un mensonge. Il est comme la
calomnie : « Telle bouche le recueille,
et piano, piano vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait, il
germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le
diable ». Mais aussi loin qu’il
court, il finit par être rattrapé.
Madame Taubira n’avait probablement pas besoin de se parer
de titres universitaires non obtenus, puisqu’elle en a d’autres convenables. Ce
mensonge ne servait pas à autrui ; il était inutile pour ses amis
politiques ; il n’était pas destiné à apaiser une douleur comme il est
parfois nécessaire de le faire. Non, il ne servait que sa
« gloire ». Nous pensions que le diable avait deux cornes, le
mensonge et l’orgueil, l’orgueil suffit à faire naître le mensonge.
Il est dit que « l’orgueilleux préférera se perdre
que de demander son chemin ». Espérons qu’elle n’aura pas à le faire
pour reconnaitre celui de la sortie. On peut croire (on peut ?) à la
justice de son pays, mais gardez-vous de croire à la ministre qui la dirige. Un
seul mensonge suffit à disqualifier le Prince.
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