Le 17 mars 2014
Né en 1953 en Algérie, je garde comme beaucoup de pieds-noirs une blessure ouverte...
Il est de bon ton, ces temps-ci, de parler des femmes. Valeurs actuelles a fait récemment la louange des femmes d’affaires, puis de femmes de droite qui collent parfaitement au système. Business oblige. De Christine Lagarde à Bernadette Chirac, en passant par NKM ad nauseam…
Je voudrais ici faire l’éloge d’autres femmes, moins« people », mais plus courageuses, et qui ont en commun avec moi de partager les mêmes racines… En effet, né en 1953 en Algérie, je garde comme beaucoup de pieds-noirs une blessure ouverte. Mais depuis quelques années,
des femmes d’origine algérienne ont largement contribué à la cicatrisation de cette blessure.
Ça a commencé avec Malika Sorel, invitée par Alain Finkielkraut lors de son émission « Répliques » en janvier 2012. Touché par le courage de ses propos, je lui confie sur son blog que son intervention m’avait ouvert le ciel. Je me permets de retranscrire ici sa réponse :
Cela fait presque trois ans que je prêche dans le désert. Il ne faut en effet surtout pas que les Français apprennent que ma parole existe alors je suis censurée ! J’ai une seule dette, c’est envers la France et les Français qui m’ont fait libre. Les voir humiliés en permanence m’est devenu insupportable. Cet air chargé en inquisition contre les Français de souche européenne est proprement irrespirable. La France, le peuple français ont trop apporté à l’humanité pour que je puisse, en tant qu’humaniste, les laisser sombrer sans engager toutes mes forces pour leur porter secours car je sais que c’est ma position, mon origine, mon vécu qui pourraient donner aux Français la force et le courage de se lever et de refuser l’injustice qui leur est faite.
Ça a continué dans des circonstances personnelles douloureuses. En 2012, après un divorce et une perte d’emploi, je me suis retrouvé sans logement. Au bout d’un an de galère, c’est un femme d’origine algérienne – Yamina, fonctionnaire aux services sociaux de relogement – qui prend mon dossier avec énergie, me trouve un logement social et me sauve la vie en me permettant de me remettre en selle. Alors que, de la CAF à Pôle emploi, la plupart des fonctionnaires ne voient en vous qu’un numéro, c’est une femme d’origine algérienne qui a fait preuve d’humanité.
Je ne m’étendrai pas sur le troisième exemple, qui met le feu à ce gouvernement et à nos âmes endormies : il s’agit bien sûr de Farida Belghoul – tata Farida, comme l’appelle affectueusement Albert Ali.
Enfin, moins connue est cette femme cinéaste d’origine kabyle, Cheyenne Carron. Son film, « L’Apôtre », va sortir prochainement. En voici l’histoire : Akim, jeune musulman appelé à devenir imam, voit son identité bouleversée alors qu’il est touché par l’amour du Christ… Dans un chaos familial qui l’oppose à son frère, Akim tentera de se faire accepter par les siens. Film incroyable aujourd’hui en France, que seule une femme d’origine maghrébine a pu oser réaliser.
Dans une interview pleine de touchante simplicité, Cheyenne Carron nous confie se préparer au baptême pour la veillée pascale 2014.
– Vous appartenez à l’univers du cinéma, de l’art et de la culture. Alors que beaucoup de vos confrères ont tendance à avoir un regard idéologique sur l’Église, vous apparaissez comme une exception. Le revendiquez-vous ?
– Je ne « revendique » rien. Il en est ainsi et c’est tout. Moi j’aime l’Église, et je le dis, peu importe l’univers culturel qui m’entoure.
– Quelle est votre saint(e) préféré(e) ?
– Sainte Clotilde ! Elle était l’épouse de Clovis, premier roi des Francs, qui s’est converti au christianisme. C’est elle qui l’a aidé dans son chemin de conversion. Elle était très pieuse. C’était une bonne reine, une bonne mère et la première reine catholique canonisée !
– Un petit mot pour les catholiques du Sud-Ouest ?
– Pour les catholique du Sud-Ouest, comme pour tous les autres : soyons tous solidaires où que nous soyons. Et affirmons notre foi avec fierté, douceur et joie !
Honneur à ces femmes algériennes !
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