Admettons, par principe, la bonne foi de la justice. Admettons, c’est plus difficile, qu’écouter un quidam pendant six mois ne fait courir aucun risque sur les libertés publiques. Admettons, c’est presque impossible, que personne au sein de l’exécutif n’avait connaissance des écoutes policières pratiquées sur les téléphones d’un ancien président de la République et par conséquent de toute l’opposition. Mais même en admettant tout cela, au risque d’être crédule, il reste tant de zones d’ombre, tant de contradictions dans les explications embarrassées servies par le pouvoir que le soupçon est là.
Qui peut en effet sérieusement admettre que, ayant découvert que Nicolas Sarkozy était écouté, les plus proches collaborateurs de la garde des Sceaux n’aient informé leur propre patronne que deux jours après le Premier ministre ? Qui peut imaginer sans rire que, une
fois renseignés, ni Jean-Marc Ayrault ni Christiane Taubira n’aient jugé utile et urgent d’en toucher un petit mot à François Hollande ? Qui peut raisonnablement croire que le ministre de l’Intérieur, supérieur hiérarchique des dizaines de policiers mobilisés autour des divers épisodes de cette affaire, en ait tout ignoré ? Au demeurant, si c’était vrai, comment ne pas s’interroger sur la qualité de ses équipes, de son dispositif, de son travail ?
Une évidence s’impose : plusieurs personnes jouent avec la vérité, avec les dates, avec les mots. Et au moins l’une d’elles ment : Christiane Taubira. Dans quel but ? Pour protéger quelque chose de plus inavouable, pour masquer une opération de basse politique, pour éviter que l’affaire ne remonte au plus haut de l’Etat ? La garde des Sceaux a commis une erreur politique et, plus grave, une faute morale. Le soupçon pèse désormais sur cette gauche donneuse de leçons et sur l’un de ses symboles, coupable de n’être pas responsable. Taubira démission !
Nicolas Beytout
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