C’est une bienheureuse révélation : Jean-Marc Ayrault vient d’admettre qu’avec moins de ministres, la citadelle de Bercy serait plus efficace. Il aura donc fallu vingt mois de couacs et de zigzags, vingt mois de contradictions et de chicayas entre les grands fauves du gouvernement, pour en arriver à ce constat : avec moins de ministères, le gouvernement serait plus performant.
Après la révélation, le rêve : que ce constat soit autre chose qu’une petite manœuvre du Premier ministre pour prolonger son bail à Matignon et que, quel que soit le futur chef du gouvernement, son équipe soit réellement deux fois moins nombreuse qu’aujourd’hui. Pas uniquement pour faire un coup politique. Pas seulement pour soutenir la comparaison avec
l’Allemagne et ses 16 ministres. Mais aussi parce que autant de ministres, c’est autant de lois, autant de ministères c’est autant de dépenses : chaque membre du gouvernement pense passer à la postérité en donnant son nom à une loi, laquelle est rarement indolore pour les finances publiques ; chaque lobby a son correspondant dans les palais de la République et ses enveloppes à défendre.
Mais avant le rêve, la réalité : le chantier de réduction des dépenses publiques est tellement gigantesque qu’un tel geste, malgré sa charge symbolique serait évidemment insuffisant. Pour parvenir à dégager ces fameux 50 milliards d’euros que le gouvernement doit absolument trouver, il faut en effet aller vers une administration resserrée, vers une fonction publique resserrée, vers une organisation territoriale resserrée. Jusqu’à présent, malgré toutes les bonnes promesses de François Hollande, et en dépit de l’acharnement de Bernard Cazeneuve, la France n’a fait qu’effleurer le sujet. C’est maintenant l’urgence, faute de quoi nous subirons bientôt les sanctions et l’humiliation européennes.
Nicolas Beytout
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