Quel feu d’artifice ! Quel talent pour disqualifier une famille politique ! L’affaire Buisson et ses relents infâmes, ajoutés aux ennuis de Jean-François Copé, c’est plus qu’il n’en fallait pour discréditer l’image de la droite. Certes, les deux sujets sont difficiles à mettre sur le même plan, mais, à quelques semaines des élections municipales, le bruit de fond que cela provoque détournera certainement le vote d’une partie des Français.
A l’évidence, la majorité peut se frotter les mains et François Hollande, dont les meilleurs amis rappellent qu’il a toujours bâti ses succès politiques sur les échecs des autres, trouve
une nouvelle fois matière à se rengorger. Quoi de mieux, en effet, que ces écoutes scandaleuses et ces pirouettes piteuses pour monopoliser le devant de la scène médiatique. Pendant ce temps, le « Pacte de responsabilité », pourtant présenté comme la pierre angulaire du deuxième temps du quinquennat, peut bien s’enliser et la stratégie économique et sociale du Président tourner court, aucune importance. Pendant ce temps, la Commission européenne peut bien durcir son discours de remontrances à l’égard de la France et renforcer la surveillance envers le mauvais élève, aucune importance non plus.
Enfin, c’est ce que l’on pourrait croire. Car comment ne pas voir à quel point toutes ces affaires ajoutées à tous ces échecs donnent de nous une image de zéro absolu ? Voici donc un pays qui prend l’apparence d’un endroit où la malhonnêteté de certains politiciens le dispute aux manœuvres des autres, et où l’inefficacité des politiques se dissout dans la répétition inexorable de leurs promesses impossibles à tenir. Plus qu’une crise économique, davantage qu’une crise politique, tout cela ne ressemble-t-il pas de plus en plus à une crise de régime ?
Nicolas Beytout