vendredi 28 mars 2014

Pollution intellectuelle et limitation des libertés

28 MARS 2014 par MILLIERE GUY dans SOCIÉTÉ avec 1 COMMENTAIRE

Pendant des jours et des jours, il n’a été question, dans les grands médias, que des « affaires » censées discréditer Nicolas Sarkozy et, d’une manière plus générale, la droite en France.
Ce fut une sorte de pollution in­tellectuelle, permettant d’éviter qu’il soit question des problèmes réels du pays, que les tenants actuels du pouvoir ne veulent surtout pas voir évoqués en contexte d’élections. Cette pollution-là n’a pas disparu.
Et puis, il y a eu une nappe de pollution aux particules fines sur une moitié de la France et cette pollution, matérielle cette fois, a permis d’ajouter une couche supplémentaire de pollution intellectuelle.
Je n’ai entendu dire nulle part que la stagnation de masses d’air pendant plusieurs jours se produit plusieurs fois par an, qu’une telle stagnation entraîne toujours la persistance cumulée de divers effluents présents dans la masse d’air concernée, mais que cette persistance ne représente un net surcroît de pollution matérielle que pendant les périodes où la température de l’atmosphère est relativement basse – ce qui entraîne l’usage d’instruments que nul n’a incriminé, les appareils de chauffage. Qui oserait incriminer les appareils de chauffage, même s’ils portent une responsabilité importante dans les rejets de particules fines ?
Je n’ai entendu incriminer nulle part ou presque les camions de transport de marchandises, et seulement de façon
marginale, les véhicules de transport en commun, alors que les uns et les autres portent également une responsabilité importante.
J’ai, par contre, vu les véhicules automobiles pointés du doigt, des policiers mobilisés pour racketter un peu plus les automobilistes récalcitrants.
J’ai vu des journalistes proclamer à longueur de journée que les interdictions de circulation avaient été « efficaces » et que le racket avait été « dissuasif ».
On doit le dire. Le racket a rapporté un peu d’argent supplémentaire dans les caisses de l’État, qui sont très vides en ce moment. Les interdictions de circulation ont, elles aussi, été « efficaces » en ce qu’elles ont pénalisé des millions de gens. Mais tout cela n’a eu aucune efficacité pour ce qui concerne la « pollution ».
Non seulement les rejets de particules fines en France viennent très largement des appareils de chauffage, des camions de transport de marchandises, des véhicules de transport en commun, mais les véhicules automobiles sont très peu concernés : la grande majorité d’entre eux aujourd’hui ne rejettent quasiment pas de particules fines, y compris les véhicules à moteur diesel de moins de dix ans d’âge.
Par ailleurs, le cumul des particules fines venant des appareils de chauffage, des camions de transport de marchandises, des véhicules de transport en commun et des véhicules automobiles représente moins du tiers des particules fines en suspension dans les masses d’air qui passent ou stagnent au-dessus de la France.
Doit-on le noter en supplément ? Les chiffres évoquant la surmortalité due aux particules fines sont très excessifs et très insignifiants, puisqu’ils englobent tous les gens qui meurent de problèmes pulmonaires quelle qu’en soit la cause – et la cause n’est que marginalement la présence de particules fines dans l’atmosphère.
Une couche supplémentaire de pollution intellectuelle, disais-je. Il y a eu, pendant quelques jours, une intensification de la pollution matérielle aux particules fines. Cette intensification a conduit à une couche supplémentaire de pollution intellectuelle. Une dissémination de mensonges et de peurs s’est opérée. Elle a conduit à des décisions de racket et de restrictions de liberté. C’était le but réel. La pollution intellectuelle dissémine toujours mensonges et peurs. Elle conduit toujours vers racket et restrictions de liberté. Tant que la pollution intellectuelle sera omniprésente en ce pays, il y aura dissémination de mensonges et de peurs, décisions de racket et de restrictions de liberté. 
Guy Millière

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