vendredi 28 mars 2014

Premiers enseignements des municipales

28 MARS 2014 par BAUDOUIN PIERRE dans LA UNE, POLITIQUE avec 0 COMMENTAIRE

Le premier tour des municipales s’avère une excellente nouvelle pour les Français de droite. D’abord, parce que la droite progresse fortement ; ensuite, parce qu’elle se « droitise » ; enfin, parce que le rejet de l’oligarchie n’a jamais été aussi fort.
La droite progresse fortement d’abord. Elle obtient 46,5 % des voix et même 51 % des voix si l’on ajoute le FN. Au premier tour de 2008, les listes UMP avaient obtenu 22,4 %, les listes divers droite 21,9 % et les listes FN 0,1 % (comme en 2014, le score du FN est très bas puisque ce parti ne peut pas se présenter dans toutes les communes). Soit, au total, 44,4 %. À l’inverse, la gauche dépassait les 51 % au premier tour de 2008 et s’effondre à 37,7 %.
Dans le même temps, la droite se « droitise ». Le poids du FN a considérablement augmenté. D’une part, le FN était présent dans 500 communes environ, ce qui constitue un record historique. Et, d’autre part, là où il était présent, il a souvent réalisé des scores impressionnants.
Je sais fort bien que le FN affirme aujourd’hui n’être pas de droite. Et il y a certes des prises de position gauchisantes
dans le nouveau FN – notamment la défense de l’État-providence (pourtant pompe aspirante de l’immigration). Mais, enfin, en vo­tant FN, la plupart des électeurs veulent à la fois donner un coup de barre à droite et dénoncer le trop grand décalage entre les attentes des électeurs de droite et les actions de la droite au pouvoir.
Enfin, le rejet de l’oligarchie s’intensifie. Le nombre d’électeurs qui refusent de se porter sur les partis « de gouvernement » ne cesse de progresser. En témoignent à la fois le score du FN, le score des listes d’extrême gauche et l’abstention (38,7 %, autre record historique aux municipales).
Contrairement à la presse aux ordres, j’estime, pour ma part, que ce rejet grandissant est une bonne nouvelle. Aucune réforme sérieuse ne sera envisageable tant que la majorité des électeurs ne sera pas convaincue que ce que l’on nous présente comme des avancées inéluctables (la montée de l’immigration, le progrès du mondialisme ou l’extension de l’État-providence) ne sont que des options idéologiques parfaitement contestables.
Reste à savoir ce qu’il adviendra de ces résultats.
Naturellement, il faut attendre le deuxième tour pour voir si la tendance se confirme.
Mais, si c’est bien le cas, le « socialisme municipal » devrait reculer – ce qui sera notamment une excellente nouvelle pour les contribuables. L’UMP devrait gérer davantage de villes. Et, selon toute vraisemblance, quelques villes devraient être gouvernées par le FN.
C’est sans doute là le plus intéressant. Le FN aura ainsi la possibilité de prouver par les actes qu’il peut gouverner. Le principal risque serait que le FN gère « ses » villes comme les autres partis, avec une bonne dose de clientélisme et de démagogie. Un risque, plus discret mais non négligeable, serait que les nouveaux maires FN se trouvent rapidement en désaccord avec le siège national, comme après 1995 (alors que les villes FN étaient plutôt bien gérées). Toute la question est de savoir si, réellement, le FN souhaite s’enraciner localement, développer le nombre de ses cadres… quitte à ce que des discours différents s’y fassent entendre.
S’agissant de la droite dite « parlementaire », il me semble que 2014 confirme 2012: je veux dire par là que la droite est majoritaire en France. La cause de l’échec de 2012 était principalement à chercher dans la personne de Nicolas Sarkozy. Il est à craindre que l’UMP soit incapable de se choisir un nouveau champion d’ici 2017 et que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, François Hollande l’emporte à nouveau… *
Pierre Baudouin

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