Si Arnaud Montebourg n’existait pas, il faudrait l’inventer : notre ministre du Redressement productif a en effet un style aussi inimitable que l’est l’intitulé de son portefeuille. Le voilà donc, en toute simplicité, qui entre « en résistance ». A vrai dire, ce n’est pas si étonnant puisqu’il était déjà en guerre et qu’il avait à plusieurs reprises mobilisé contre l’ennemi.
Car, et c’est là une de ses particularités, Arnaud Montebourg a toujours besoin d’ennemis. Les politiques ordinaires ont des adversaires, les chefs d’entreprise des concurrents. Il a, lui, des ennemis. Ce sont les banquiers, bien sûr, et une bonne partie des patrons, surtout les
grands. Dans l’univers si particulier d’Arnaud Montebourg, ils sont du parti de la mondialisation et véhiculent en son nom des armes de destruction massive de l’économie et de l’emploi.
Dernier exemple en date, la levée d’une nouvelle poignée de centaines de millions pour, dit-il, lutter contre « le refus des banques de faire leur travail » et éviter, un jour, de constater qu’elles ont « tué (des) entreprises ». Stupéfiante déclaration. D’abord parce qu’on ne comprend pas très bien pourquoi notre Ministre-soldat crée un nouveau « machin » au lieu d’utiliser la BPI, cette arme fatale qui devait, à en croire la campagne du candidat Hollande, sauver le tissu des PME de la prédation des grands fauves bancaires. Mais surtout, pourquoi cette hargne développée à l’encontre des banquiers ainsi que des actionnaires (les grands, bien sûr) ? On peut évidemment juger que les banques ne font pas suffisamment leur travail, mais les désigner comme ennemis de l’intérieur va totalement à l’encontre des intérêts et de la mobilisation générale de cette armée économique française dont il se rêve le chef.
Nicolas Beytout
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