Publié le 1 novembre 2013 Tribune de Jean-Christophe Fromantin sur le Figaro
Avertissement : Lisez tout l'article, comptez le nombre de fois que les mots "libre" et "liberté" sont écrits et voyez enfin à l'avant dernier paragraphe, l'auteur parle de "subsidiarité" et de "réinitialiser le logiciel politique".
A quelques mois des élections municipales,
dans un contexte national de plus en plus confus, nous devons nous interroger
sur le sens des élections à venir et sur la contribution que chacun peut y
apporter. C’est un enjeu de taille dans notre pays dont l’essentiel de la
richesse réside dans les territoires.
C’est la raison pour
laquelle, alors que près de 80% des Français disent ne plus faire
confiance aux partis politiques, nous ne pouvons plus nous contenter d’aborder
ce scrutin en considérant les « étiquettes » comme le marqueur essentiel
de nos votes ; nous devons faire preuve de plus de
discernement et aller
au-delà d’une lecture partisane des enjeux politiques. Car, si nous voulons
bâtir une nouvelle perspective de confiance et redonner un sens à l’action
politique, il sera de plus en plus nécessaire de progresser vers la prise en
compte des seuls critères qui fondent l’engagement politique : les
valeurs, le projet et les compétences au service de nos territoires et de
Aussi, nous pouvons nous
inquiéter de la prise en main des élections locales par les partis politiques :
une investiture nationale a-t-elle un sens quand il s’agit d’abord de mobiliser
des compétences pour développer nos villages, nos villes ou nos
métropoles ? Sommes-nous certains que le mot « rassemblement » a
une signification quand on agrège sur une liste des hommes et des femmes,
sélectionnés par des partis dont les leaders ne cessent de se disputer des
postes ? Ne sommes-nous pas en train d’implanter dans nos territoires les
scories de la vie politique nationale au prétexte d’étendre le pouvoir de
ceux qui ont fait de la politique un métier ? Alors que les partis sont en
crise, les investitures ne mettent elles pas nos villes en situation de devenir
des espaces d’affrontement plutôt que des territoires de projet ?
Le renouveau que chacun
d’entre nous appelle de ses vœux passe par les responsabilités que chaque
citoyen est prêt à prendre dans cette nouvelle approche de la politique. Si
nous ne nous interrogeons pas sur notre contribution à l’avenir des territoires
au sein desquels nous vivons, alors nous ne pourrons plus nous indigner de la
dégradation de la situation économique et du climat social. Que ce soit
comme candidat, comme supporter actif ou comme simple soutien, c’est notre
audace, notre implication et notre courage qui permettront de faire émerger des
démarches audacieuses et innovantes inspirées par le développement des
territoires et la quête du bien commun plutôt que par des calculs politiciens
tendus vers la prise du pouvoir.
Privilégions le pouvoir
d’agir. Ayons enfin le courage de nous libérer des étiquettes et d’encourager
des « candidats libres » : libres
de s’engager par rapport à ce qu’ils peuvent apporter à leur territoire plutôt
que des avantages que la politique peut leur apporter ; libres de proposer à
nos concitoyens des projets concrets, ancrés sur les valeurs auxquelles ils
croient, plutôt que sur des slogans creux ou des promesses jamais tenues ; libres de fédérer des
talents autour de leur programme plutôt que d’organiser un casting à partir
d’ambitions personnelles ou de coalitions improbables entre les partis ; libres de choisir les
compétences dont la collectivité a besoin plutôt que de satisfaire des
candidats poussés par les états-majors parisiens ; libres de construire
une perspective d’avenir plutôt que d’assurer à n’importe quel prix les
prochaines échéances …
Si nous n’engageons pas cet
élan de liberté alors la France
continuera à s’enfoncer dans une crise de confiance, l’engagement politique
perdra progressivement toute sa signification et nos territoires seront de plus
en plus les otages de combats politiques, au détriment des rassemblements
nécessaires pour construire l’avenir.
Les élections municipales
sont une excellente occasion de réinitialiser le logiciel politique et
d’inscrire nos engagements dans ce principe de subsidiarité qui a fait la
réussite de notre pays. Alors, passons de la critique à la mobilisation, ne
laissons pas les partis politiques décider à notre place quel candidat est le
meilleur pour gérer nos villes et nos villages.
Rassemblons autour es Elections municipales : l’efficacité passe par des « candidats libres » sur des
projets et des compétences, faisons le pari de la liberté pour que vive la
démocratie locale.
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