On peut, comme Pierre Moscovici, penser que la dégradation de la notation de la France vient de la méconnaissance des réformes déjà engagées, ou comme Arnaud Montebourg suggérer que les agences de notation sont peuplées de gamins immatures. On peut, comme Bernard Cazeneuve, marteler que l’Etat baisse ses dépenses et refuser de voir que Bercy publie en permanence des données indiquant le contraire. On peut, comme Vincent Peillon, prétendre que la réforme des rythmes scolaires est en bonne voie et ignorer la semaine de toutes les grèves qui démarre ce mardi. On peut, comme Frédéric Cuvillier, soutenir que l’écotaxe est simplement repoussée à l’été et qu’elle sera -qui en douterait ?- appliquée, ou comme Stéphane Le Foll, tenter de faire croire que les « bonnets rouges » ne se croisent qu’en Bretagne, ou encore, comme Philippe Martin, se taire obstinément comme si l’écotaxe n’était pas le problème du ministère de l’Environnement.
On peut aussi, comme Marisol Touraine, avoir le culot de se réjouir d’un vote unanime du
Sénat contre l’emblématique réforme des retraites et faire comme si de rien n’était dans la majorité. On peut, comme Michel Sapin, promettre la toute prochaine inversion du chômage en feignant de croire que cela suffira à faire redémarrer la création d’emploi. On peut, comme Christiane Taubira, proclamer que la France devient raciste plutôt que d’admettre qu’une bonne part de l’opposition qu’elle suscite tient à sa politique pénale et non à sa personne. On peut, comme Manuel Valls, mettre tous les sifflets qui ont, ce 11 Novembre, accompagné le chef de l’Etat sur les Champs-Elysées sur le compte de l’extrême-droite pour mieux étouffer les lazzis qui montent partout en France.
On peut, comme François Hollande, prétendre tenir le cap, mais il deviendra vite impossible de faire comme si rien de tout cela n’avait d’importance.
Nicolas Beytout
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