La stratégie du gouvernement relève aussi de l’illusionnisme. Le prestidigitateur attire l’attention sur une main, tandis que l’autre, qu’on ne voit pas, fait le tour de passe-passe. C’est ainsi que les Français sont invités à applaudir à l’inversion de la courbe du chômage. Le Président avait annoncé le lapin et celui-ci est docilement sorti du chapeau. Les communiqués quasi-militaires ont claironné que la bataille de l’emploi pouvait être gagnée après cette première victoire. Si on analyse la bataille, les faits sont moins glorieux. Les chômeurs à temps complet sont un peu moins nombreux du seul fait des moins de 25 ans grâce aux emplois artificiels payés par l’argent public. Les chômeurs de longue durée, ceux de plus de 50 ans, les demandeurs d’emploi qui ont partiellement travaillé dans le mois sont, au contraire, plus nombreux. Ce sont les 100 000 emplois aidés qui créent l’illusion de la diminution de 20 500 tandis que l’absence de croissance explique l’augmentation réelle de 39 600 inscrits supplémentaires. Le général proclame une victoire parce que l’ennemi a abandonné un village qu’on lui a « acheté » tandis qu’il a continué d’avancer sur le reste du front : + 0,8% et 4,8 Millions d’inscrits à Pôle Emploi en Métropole, 5,1 avec l’Outre-Mer. Les vrais emplois, ceux qui créent de la richesse dans le secteur marchand ne peuvent être créés qu’au-delà de 1,5% de croissance et nous n’y sommes pas. Les emplois aidés, le leurre, sont payés par les impôts, par cette pression fiscale insupportable qui entrave au contraire le retour de la croissance. Le gouvernement a inventé le traitement politique du chômage pour masquer son échec économique. Autrement dit, le lapin sorti du chapeau d’une main a été payé avec l’argent tiré du portefeuille subtilisé de l’autre main dans la poche d’un spectateur qu’on somme maintenant d’applaudir.
On se demande pourquoi l’Allemagne réussit quand la France échoue. C’est pourtant simple. Les gouvernants d’Outre-Rhin ont affronté la réalité avec courage : diminution du coût du travail, synergie entre l’entreprise et l’éducation, tant pour la recherche que pour la formation. Moins d’emplois publics, plus d’emplois marchands. Des jeunes en apprentissage vers de vrais métiers. Nos politiciens, notamment ceux qui sortent de cette prestigieuse « Poudlard » à la française qu’on appelle l’ENA, manquent traditionnellement de courage mais ont développé un réel talent pour le spectacle de l’illusion, pour l’art du trompe-l’oeil. En bon magicien, notre Président voulait « réenchanter le rêve français ». Aux yeux des Français la Présidence de Hollande n’a, pourtant, rien de magique. Peut-être s’escamotera-t-il finalement lui-même et ce sera son dernier tour…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire