Gabriel Lévy 22 janvier 2014
Notre président brise les idoles socialistes. Pendant 50 ans
le pays a vécu sous la doxa socialiste, même quand il était censé être dirigé
par la droite. Nationalisation et redistribution ont été les deux mamelles de
notre société. Est-ce fini ? Peut-on croire que l’intoxication se
dissipera avant de nombreuses années ?
En définitive, peut-on croire les candidats aux fonctions
suprêmes ? Hier M. Sarkozy, les bulletins en sa faveur étaient à peine
décomptés, qu’il composait un gouvernement avec huit affidés de son adversaire.
Certes, M. Hollande a pris le temps « d’essayer » pendant deux ans,
mais ses amis n’en sont pas moins dupés aujourd’hui.
Ceci nous amène à une réflexion sur la fascination du
pouvoir. Que désirent vraiment tous ceux qui
prétendent vouloir sauver leur
pays ? Malraux faisait dire à Gisors dans « La Condition
humaine » : « Le pouvoir du roi,
c’est de gouverner, Mais l’homme n’a pas envie de gouverner, il a envie de
contraindre ». Observation
inquiétante pour ceux qui sont nourris de la littérature des Encyclopédistes,
mais observation partagée avec ceux qui répètent que le « pouvoir rend
sot», ou « qu’il rend fou », « que le pouvoir d’ordonner
provoque souvent l’incapacité de penser », « que le pouvoir absolu corrompt absolument»…
Evidemment, nous ne sommes pas en Corée du Nord et
« nos systèmes peuvent survivre, lorsque les
circonstances sont favorables, historiquement parlant, et lorsque le gâchis est
amorti par des vastes ressources ».
Parfois l’ardent désir de pouvoir confine au burlesque. C’est l’information du jour, donnée par le Monde, qui nous a incité à écrire ce billet : « Hariri se dit prêt à former un gouvernement avec le Hezbollah ». Cela nous rappelle le sonnet de Georges Fourest ou la parodie du Cid d’Edmond Brua : « Dieu ! Soupire à part soi la plaintive Chimène / Qu’il est joli garçon l’assassin de Papa ! ».
Et vous voulez croire encore aux sauveurs ? Nous avions
déjà rappelé que « l’on se fait élire comme le messie, on s’installe comme
un monarque, et on gouverne… n’importe comment ». Ce n’est pas M. Hollande
qui a dérogé à la règle.
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