dimanche 12 janvier 2014

Bloc-notes : fini le baratin, la France attend des actes Ivan Rioufol


L’économie s’effondre, la nation se déglingue: vite, parlons de Dieudonné! Décidément, le gouvernement est passé maître en diversions et enfumages. Après Christiane Taubira et les bananes, ce feuilleton poussif qui a clos 2013, voici donc Dieudonné M’bala M’bala et les quenelles, qui mettent pareillement en émoi la gauche et ses poissons suiveurs, Alain Juppé en tête. Manuel Valls, qui ne s’est jamais ému plus que ça des spectacles ou profanations christanophobes de metteurs en scène en cour ou des Femen, s’étrangle soudainement devant l’antisémitisme du comique, qui exploite le filon depuis dix ans. L’ambitieux ministre de l’Intérieur a jugé opportun d’engager un combat personnel, en recommandant aux préfets l’interdiction de ses spectacles. Mais si la dénonciation de l’antisémitisme est nécessaire - tout comme devrait être défendue l’Église catholique injuriée - la méthode est inefficace et déplacée. Valls devient le meilleur imprésario de Dieudonné.


La mise au ban du provocateur s’annonce contre-productive pour le gouvernement et pour la lutte contre le nouveau racisme antijuif et anti-Blanc, cette pollution mentale qui attire un public où la "diversité" est prépondérante. Il est permis de ne pas être dupe des manœuvres du pouvoir: face à ses échecs sur le chômage ou la sécurité, le voilà qui multiplie les polémiques sociétales en agitant une flexible morale. C’est ainsi que les projecteurs, braqués sur le comique, ont ignoré les accusations portées par le numéro trois de la gendarmerie sur le laxisme pénal ( Le Figaro, mardi): lors d’une audition publique, le général Bertrand Soubelet a dit son inquiétude de voir les délinquants mieux protégés que les victimes; 65% des cambrioleurs interpellés dans les Bouches-du-Rhône "sont à nouveau dans la nature", dit-il. Motus sur ce scandale.

Le réflexe de la censure qu’utilise le ministre de l’Intérieur quand il incite à faire taire l’incendiaire est une atteinte à la liberté d’expression


      Ivan Rioufol.

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