La Commission européenne, en présentant son nouveau plan « Énergie climat », a publié ses « recommandations » sur le gaz de schiste : les États restent libres d'exploiter ou non ces ressources. Tollé chez les écologistes.
C'est «un recul inacceptable», «la Commission européenne renie ses engagements d'encadrement législatif». A l'instar d'autres écologistes, la députée européenne Europe EcologieMichèle Rivasi n'a pas apprécié la communication, ce mercredi, de José Manuel Barroso.
Le président de la Commission européenne qui présentait les nouveaux objectifs de l'Union européenne (UE) en matière de climat et d'énergie pour 2030 a également publié des «recommandations» sur l'exploitation du gaz de schiste. Sur le fond, rien de neuf: Bruxelles laisse à chaque État membre la liberté de décider d'exploiter ou non cette ressources du sous-sol. «Alors que le Parlement
européen avait exigé en novembre 2012 que la législation européenne soit adaptée à ces ressources fossiles controversées, la Commission a tout simplement renié son engagement de proposer une législation adaptée aux risques de la fracturation hydraulique», dénonce Michèle Rivasi. «En renonçant à légiférer sur l'exploration et l'exploitation tout en encadrant les règles environnementales, la Commission a fait preuve de sagesse, c'est l'approche la plus pragmatique», se félicite au contraire Philippe Rosier, directeur général de Solvay Energy Services et membre du groupe de travail du Medef sur l'énergie.
A la place d'une législation, Bruxelles recommande le respect de «principes minimum»: évaluer avec précaution l'impact environnemental, s'assurer de l'intégrité des puits, informer le public sur les produits chimiques employés pour la fracturation hydraulique. Autant de règles non contraignantes.
Le lobbying de David Cameron
L'exploitation du gaz et du pétrole de schiste, dont l'essor aux États-Unis transforme l'économie américaine et bouscule la carte énergétique planétaire, divise les Européens. La France a interdit par la loi la fracturation hydraulique, seule technique d'extraction employée à l'échelle industrielle à ce jour. La Bulgarie bloque toute exploration par un moratoire. L'Allemagne avance prudemment sur cette question sensible et n'a toujours pas adopté le cadre législatif qui viserait à autoriser l'exploration sous un strict encadrement. A l'opposé du spectre européen, la Pologne, et plus encorela Grande-Bretagne, ont entrepris d'explorer leurs ressources en vue d'une production d'ici deux ou trois ans. Selon le Guardian, le Premier ministre britannique David Cameron, soutenu par la Pologne, la Hongrie et la République tchèque a déployé un «lobbying intense» à Bruxelles pour repousser un cadre contraignant. Avec succès. Adopter des règles strictes sur la fracturation hydraulique «aurait signifié aller contre la volonté du Royaume-Uni et de la Pologne et aurait condamné le paquet Energie-Climat 2030 à l'échec», indique une source européenne à l'AFP.
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