29 JANVIER 2014 par MILLIERE GUY dans SOCIÉTÉ publié dans "LES 4 VÉRITÉS"
La France n’a donc échappé à Dominique Strauss-Kahn, l’obsédé sexuel amateur de prostituées et de clubs échangistes, que pour se choisir un Président qui passe de maîtresse en maîtresse sans jamais se marier – tout en décidant, par ailleurs, que les homosexuels, eux, doivent avoir la possibilité de convoler en « justes » noces et de permettre aux enfants d’avoir deux papas ou deux mamans.
En parallèle, des milliers de gens continuent à trouver désopilant qu’un ancien humoriste incite à la haine antisémite, et estiment que ne pas pouvoir pratiquer ce type d’incitation est une atteinte grave à la liberté de parole. Les mêmes considèrent sans doute que les Femen parlent en urinant sur la Bible (quelle parole éloquente) ou en allant mimer une scène d’avortement sur l’autel d’une église.
J’aimerais ne pas parler de décadence, mais c’est, je dois le dire, le mot qui me vient aux lèvres.
La France est dans une situation économique cataclysmique, décrite dans les médias étrangers, mais à peu près
jamais en France. Elle est dans une situation politique où, face à un Président incompétent, cynique et plus préoccupé à trousser les actrices qu’à s’occuper des affaires du pays, aucune alternative crédible ne se profile pour l’heure. Elle est, surtout, et c’est sans doute le plus grave, dans une crise culturelle et morale dont elle pourrait bien ne pas se relever.
Dans ces circonstances, je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée, comme j’en ai une tous les ans, pour un homme assassiné le 21 janvier, il y a maintenant 221 ans, le roi Louis XVI.
Et ma pensée pour cet homme, cette année, a été encore plus douloureuse en voyant ce que ce pays devient.
Je parle d’assassinat de Louis XVI, car c’est à mes yeux un assassinat, au terme d’une parodie de justice sordide, digne de la Révolution française, dont Edmund Burke, dans « Réflexions sur la révolution de France », avait prévu qu’elle s’achèverait dans le sang et dans la dictature, car s’y trouvait rompu d’emblée le grand contrat qui reliait au droit naturel et à la légitimité.
Louis XVI n’a pas été le seul à être assassiné au cours de cette effroyable période, son épouse et ses enfants le furent aussi, ainsi que des milliers de pauvres gens conduits vers la guillotine par un processus totalitaire qui s’est aussi accompagné des massacres commis en Vendée.
Je pense que la France ne s’est jamais relevée de la Révolution française et qu’elle n’a cessé d’en payer le prix.
Avant François Hollande, combien de dirigeants grotesques, arrogants, amoraux se sont succédés ? Combien de régimes politiques ont-ils scandé ces successions ? Onze, dont cinq républiques, une monarchie constitutionnelle, un retour à la monarchie absolue, quelques dictatures, un régime autoritaire. Économiquement, la France a été plusieurs fois l’« homme malade de l’Europe », et s’est relevée, avant de retomber plus lourdement encore. Elle s’est reconstruite grâce à l’aide américaine pendant ce qu’on a appelé les « trente glorieuses », avant de retrouver peu à peu une pente descendante qu’elle n’a, depuis, plus quittée.
Culturellement, elle a encore produit quelques auteurs et penseurs dignes, mais souvent solitaires, et, en parallèle, beaucoup de pathologies : la gauche française a toujours eu, à des degrés divers, la nostalgie de Robespierre, la droite la nostalgie de Napoléon Bonaparte.
Une prise du pouvoir intellectuel s’est opérée par des gens imprégnés de tentations totalitaires : ces gens n’ont plus de but, puisque les grands totalitarismes se sont effondrés, mais il leur reste l’appétit de la destruction, et la destruction avance…
Où en sera la France dans dix ans, dans vingt ans ? Je n’ose l’imaginer. Si je devais le faire néanmoins, je dirais qu’elle sera plus pauvre, plus délabrée, plus détraquée, moins chrétienne et moins juive, plus musulmane, moins entreprenante encore qu’aujourd’hui, dans une faillite généralisée qui ne dira pas son nom, mais qui n’en sera pas moins une faillite généralisée. Si je vis encore, je penserai, chaque 21 janvier à Louis XVI, et je relirai son testament…
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