Posted On 15 jan 2014
14 janvier 2014 : des chauffeurs de taxi ont attaqué des véhicules qui utilisent Uber, l’application pour smartphones qui aide (enfin) les gens à localiser rapidement un VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur), et ils ont crevé les pneus du véhicule, dénonçant une « concurrence déloyale ».
1819 : à Vienne, à Lyon, les ouvriers du textile brisent les nouvelles machines à tisser qui, pensent-ils leur font une concurrence déloyale. Nous sommes en pleine révolution industrielle. Les conditions de vie des ouvriers et artisans sont profondément bouleversées, leur savoir-faire menacé, voire rendu obsolète.
2014, à Paris, nous sommes en pleine révolution numérique, les taxis, qui achètent (parce qu’ils ont créé le monopole qui se retourne contre eux) une licence de taxi 240 000 euros (qui devrait valoir zéro car elle n’a pas de logique économique) et se la font rembourser par les passagers dans le prix de la course – prohibitive en France (ce que même 60 millions de consommateurs toujours à l’avant poste de la défense des consommateur
ne dénonce pas), les taxis donc, en attaquant un VTC Uber, sont convaincus que ces nouveaux modèles économiques vont les priver de leur gagne-pain. (Résultat, les taxis sont antipathiques, et les VTC sont géniaux, et cela n’a pas de prix)Les mentalités n’ont pas évolué depuis le métier à tisser
D’un coté, une faible partie de la population française considère que le progrès technique est porteur d’avancées et de bien être, c’est aussi la partie de la population qui entreprend, et qui cultive l’amour du succès. De l’autre, ceux qui considèrent que les avancées techniques sont porteuses de danger, voire de malheur – et vivent dans le ressentiment contre ce qui change, ceux qui réussissent, ceux qui entreprennent, vivent dans la suspicion de ce qui est inconnu, et la recherche d’un coupable ailleurs que dans leurs pensées nihilistes.
Les taxis ont fait pression sur les pouvoirs publics – contre l’intérêt commun – afin d’entraver la technologie qui permet aux VTC d’apporter un service rapide et de qualité, contrairement à l’archaïsme du taxi. Ils ont obtenu qu’un décret force les VTC à faire attendre les gens 15 minutes – pour rien – avant de les prendre en charge, de quoi faire hurler tout individu de la génération millenium normalement constitué. Mais non…
Dans sa guerre contre le monde numérique, la France s’en est pris à Amazon, et lui a interdit d’offrir les frais de port afin de protéger les libraires, crispés sur des méthodes de vente obsolètes datant d’un monde où internet n’existait pas, et refusent de chercher à apporter à leurs clients des services innovants.
La France s’en prenait récemment à Google News en voulant lui imposer de payer pour le contenu qu’il diffuse.
Et elle n’a pas terminé son bras de fer contre Youtube et Dailymotion qu’elle veut taxer pour financer je ne sais quoi, et va peut-être punir les possesseurs des tablettes, portables et smartphones en imposant de nouvelles taxes pour financer … l’art.
Et demain ce sera autre chose.
Le résultat est que la France est largement absente de la révolution numérique.
Logiciels, hardware, ordinateurs, composants, smartphones, apps, accessoires, production, programmes, réseaux sociaux, vidéo, n’ont pas pour point d’origine la France, et l’écart se creuse : comptez le nombre d’entreprises françaises cotées au Nasdaq la bourse des entreprises de haute technologie : déprimant.
L’écart se creuse et le président de la République mardi 14 janvier 2014 lors de sa conférence de presse, décrivait les entreprises – donc les patrons – comme l’ennemi de l’intérieur dont il faut se méfier, le prédateur à qui il serait suicidaire pour la « cohésion sociale » de lâcher les rennes et de concéder la liberté de se développer en dehors du contrôle strict de l’Etat.
Et les médias parlent d’un virage libéral de la politique… pauvres médias. Eux aussi sont encore au métier à tisser en se cherchant un modèle tout en snobant Internet
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hervé Roubaix pour Dreuz.info.
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