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L’IREF a posé la question à deux d’entre eux : Axel Arnoux qui dirige la grande entreprise Chauvin & Arnoux, avec plus de 2 000 salariés, et à Julien Leclercq, patron d’une PME de 45 personnes et auteur d’un livre très remarqué (« Chronique d’un salaud de patron »).
Axel Arnoux pense que « tout cela n’est que comédie ». Il ne fait plus confiance aux institutions, car les hommes politiques l’ont trop souvent déçus : « Trop de mal a été fait dans le passé en particulier pour l’industrie et ce qu’il en reste. » Son entreprise
familiale, le Groupe Chauvin Arnoux, a été fondée en 1893. Elle fabrique des instruments de mesure pour les ingénieurs et les électriciens et a déposé plus de 350 brevets au XXe siècle. Le secteur des instruments de mesure a presque disparu de France. Dans les années 1980, environ 30 000 personnes travaillaient dans ce domaine, aujourd’hui, il n’en reste que 2 000 ! « Ce ne sont pas les Chinois ou les Indiens qui ont tué les emplois durant ces 30 ans ! C’est l’Etat qui a détruit l’industrie, dont les fabricants d’instruments de mesure : par la fiscalité dérivante, rétroactive et violente, par les impôts sociaux du paritarisme aux mêmes caractéristiques et les réglementations techniques, sans compter les aberrations monétaires de la BDF puis de la BCE .… »
Axel Arnoux se méfie des promesses et sait que les politiques n’en font jamais sans contreparties : « Si baisse des charges il y a, je sens venir - l’obligation d’embauche ... on verra. » On ne peut pas mieux prévoir : le ministre Montebourg demande la création de 2 millions d’emplois en échange du Pacte de responsabilité !
« Pour ma part, conclut Axel Arnoux, je n’embaucherais que si j’ai plus de clients. »
« Pour ma part, conclut Axel Arnoux, je n’embaucherais que si j’ai plus de clients. »
Julien Leclercq qui dirige une PME veut se montrer un peu plus confiant. « J’ai évidemment été très heureux d’entendre certaines des promesses de François Hollande. Très surpris aussi, tant on est aux antipodes de ce qui a été fait jusqu’à présent... Il est évident qu’une baisse des charges serait le meilleur moyen de relancer l’emploi, notamment dans nos PME, ou d’augmenter des salaires qui en ont besoin. » Il attend la suite mais aimerait qu’on aille encore plus loin : « Je suis très partisan aussi d’un assouplissement du droit du travail, autre frein à l’embauche. » La France reste le seul grand pays européen à ne pas avoir réformé son droit du travail- qui étouffe les entreprises.
Malgré ces espoirs, Julien Leclercq reste méfiant et lucide : « Néanmoins, avant de crier au génie et de faire la fête, j’attends de voir ce qu’il en est ! Pour le moment les faits se sont traduits plutôt par une augmentation du coût du travail depuis un an, avec une perte du net pour mes salariés du fait des heures supplémentaires... Et nombreuses sont les promesses non tenues. »
Malgré ces espoirs, Julien Leclercq reste méfiant et lucide : « Néanmoins, avant de crier au génie et de faire la fête, j’attends de voir ce qu’il en est ! Pour le moment les faits se sont traduits plutôt par une augmentation du coût du travail depuis un an, avec une perte du net pour mes salariés du fait des heures supplémentaires... Et nombreuses sont les promesses non tenues. »
Depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir en mai 2012, les entreprises sont les premières victimes de sa politique économique : augmentation des charges et des impôts, pressions sur les chefs d’entreprise, baisse du pouvoir d’achat des Français. Face à cette situation, Julien Leclercq a raison : « Alors j’attends de voir... »
Propos recueillis par NL
Propos recueillis par NL
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