L’exercice lui va comme un gant, et le propos liminaire de sa conférence de presse semblait déterminé : oui, François Hollande, après 20 mois d’atermoiements, avait décidé de s’engager clairement pour les entreprises et de les mettre « au premier rang de la mobilisation » pour la croissance et pour l’emploi.
Magnifique. Tellement beau que c’est là qu’aurait dû s’arrêter le discours du chef de l’Etat. On aurait pu alors croire que sa conversion –imaginons-la sincère- se traduirait en actes, qu’il allait vigoureusement redimensionner l’Etat, fusionner des départements et supprimer des régions, effondrer le coût du travail, tailler dans les dépenses sociales et les missions de la puissance publique. On aurait pu se convaincre que ses nombreuses promesses antérieures de baisse des dépenses publiques et de pause fiscale, jusqu’ici restées lettre morte, allaient enfin prendre corps. Que le Pacte de responsabilité avec les entreprises serait un pacte de confiance.
Mais non, c’était trop simple, trop net, trop brutal. Et la confiance dans les entreprises devait
avoir des limites, devait être encadrée, soupesée, contrôlée. Attention, pas à la légère, non : par un « Observatoire des contreparties », un petit bijou assurément, une merveille de technocratie et une trouvaille en termes de simplification, chacun en conviendra. Ainsi donc, les baisses de charges allaient être soumises à des quotas de créations d’emplois.
Cet exercice de social-démocratie sous condition suspensive peut-il fonctionner ? C’est douteux. Comme l’a très justement expliqué François Hollande, il ne peut y avoir de retour de la croissance sans investissement, et pas de reprise de l’investissement sans confiance. La confiance est à la base de toute décision économique, de toute création d ‘emploi. La confiance, c’est justement ce que refuse encore a priori François Hollande aux entreprises.
Nicolas Beytout
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