Publié le dans Politique
Par Jacques Garello.
Un article de l’aleps.
Un article de l’aleps.
Il ne s’agit pas de la courbe du chômage, évidemment. Les socialistes, résolus et prompts à détruire la société, ont été incapables de la moindre réforme de nature à réduire le chômage.
La courbe qui va s’inverser, c’est celle de l’étatisme. En 2014 les Français vont enfin le comprendre : l’État n’est pas la solution, c’est le problème.
Jusqu’à présent cette évidence n’apparaissait qu’aux yeux des libéraux, minorité tenue pour sectaire et utopiste. Pourtant il est clair que s’en remettre à la classe politique et à un pouvoir centralisé pour résoudre tous les problèmes est une erreur. L’erreur devient fatale dans une société complexe et ouverte, où l’information ne peut être maîtrisée par un organe bureaucratique isolé du monde extérieur. Seuls les hommes de l’État demeurent attachés à l’État ; on les comprend, ils en retirent privilèges et fortunes.
Cependant, six siècles d’étatisme croissant avaient fini par persuader les Français que la misère, la crise, la défaite n’étaient dues qu’aux erreurs des gouvernants en place, de sorte qu’il suffisait de renverser le gouvernement ou le régime pour retrouver la voie de la prospérité et du bonheur. Cet
égarement collectif s’est aggravé depuis un demi-siècle avec le succès des idées du dirigisme économique et de la société collectiviste.
En 2013, ces idées ont pris du plomb dans l’aile. Les manifestations géantes contre les lois Taubira, les bonnets rouges, ont marqué le réveil de la société civile et la République « une et indivisible » a été ébranlée. La démence fiscale, la faillite de la protection sociale (en particulier des retraites), l’exil des jeunes, l’impuissance des forces de l’ordre et de la justice ont ouvert les yeux de millions de Français.
Alors on commence à entendre une musique qui évoque chez les plus âgés les années qui avaient suivi 1981 et le socialisme triomphant de Mitterrand, Mauroy, Delors et Savary.
Les gouvernants se laissent aller à dire que l’État ne peut pas tout faire, qu’il y a trop d’impôts et de dépenses publiques, l’opposition souhaite un « big bang » (imprécis au demeurant), les salariés licenciés se disent trahis par l’Élysée et Matignon, les contribuables se révoltent contre Bercy, les enseignants contre Grenelle. L’époque de la « grande lessive » n’est-elle pas venue ?
Oui et non. Non si l’on retombe dans la tradition séculaire. Sans doute les municipales et les européennes vont-elles permettre de « sortir les sortants ». Mais cette alternance politique n’est souhaitable que dans la mesure où les nouveaux élus ne s’en tiennent pas à leur victoire électorale. Il va donc falloir pousser la classe politique dans ses retranchements pour obtenir d’elle qu’elle aille bien plus loin : que les maires cessent de faire du socialisme municipal, que les élus européens cessent de bâtir un État à Bruxelles.
Non si l’UMP et le FN ne veulent pas renoncer à des slogans et des programmes qui appellent un renforcement du pouvoir de l’État, au nom de la défense des intérêts « nationaux ».
Non enfin si l’on triche sur les mots, si l’on présente comme « sociale-libérale » une ligne élyséenne qui demeure jusqu’à preuve du contraire étatiste, ou si l’on appelle « libérales » des propositions qui nous ramènent à la politique Chirac-Sarkozy. Je crains par-dessus tout cette désinformation qui revêt l’étatisme des habits du libéralisme. Les hommes politiques vont souvent chercher les voix « en face », ceux de gauche veulent se donner une image « libérale », ceux de droite une image « sociale ». Par calcul électoral, on retombe dans le centre mou, le marais, voire même dans les illusions de la troisième voie.
C’est dire que la machine à laver l’État n’est pas encore branchée.
Cependant, oui, je crois qu’en 2014 les chances d’un sursaut libéral authentique sont réelles. Oui, parce que le libéralisme vient d’échapper au complot du silence ou à la caricature de « l’ultra-libéralisme » ; en parler, même à mots trompeurs, constitue un premier progrès.
Oui, parce que la pression économique et sociale ne cessera de monter, sous l’effet de la mondialisation, sous l’exigence de la « compétitivité » tellement honnie jusque là, sous le spectacle de voisins (comme les Anglais, et les Allemands bien sûr) qui ont choisi la rupture avec l’État et sortent de la crise.
Oui enfin et surtout parce que les libéraux, à nouveau présents dans le débat public, ne ménageront pas leurs efforts pour expliquer, convaincre, réunir, manifester. Je suis impressionné par le soutien que j’ai reçu de votre part à l’occasion des changements que je vous ai proposés, amis lecteurs de la Lettre de l’aleps. Mais je vois aussi que d’autres lancent de nouveaux projets concrets, dans le domaine de la fiscalité, de la protection sociale (retraites, maladie), de l’enseignement, du logement, des pouvoirs locaux, de la réglementation et bien sûr de l’entreprise. Pour que les Français comprennent que l’État n’est pas la solution, il faut qu’ils apprennent comment se passer de l’État. Telle sera notre responsabilité en 2014.
Inutile et dangereux d’attendre l’apocalypse ou de miser sur le chef providentiel : la liberté exige un engagement personnel, une passion entière. C’est bien le vœu que je formule pour nous tous en 2014 : engageons nous avec passion pour ouvrir la route de la liberté.
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