LE SCAN - C'est désormais officiel : François Hollande a nommé Manuel Valls au poste de premier ministre. Avec une allocution enregistrée et des mots bien choisis. Le Scan regarde de près le verbe du chef de l'Etat.
» La phrase clé
Le moment tant attendu de cette allocution: la nomination d'un nouveau premier ministre. Il a donc choisi Manuel Vallset parle d'une «nouvelle étape».
«Il est temps aujourd'hui d'ouvrir une nouvelle étape. Et j'ai donc confié à Manuel Valls la mission de conduire le gouvernement de la France.»
Avec, autour du futur ancien ministre de l'Intérieur, «une équipe resserrée, cohérente et soudée», promet François Hollande.
» Les compliments adressés à Jean-Marc Ayrault
François Hollande n'a pas oublié de remercier son désormais ex-premier ministre. «Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s'est
consacré avec courage et abnégation à cette tâche difficile. Il a réussi à rétablir la situation très dégradée dont nous avons hérité. Il a engagé des réformes qui feront honneur à celles et ceux qui les ont proposées et votées. Je veux lui exprimer ma reconnaissance».
» Le marqueur politique
C'est un débat sémantique classique à gauche: doit-on parler de «charges sociales» ou de «cotisations sociales»? L'aile gauche de la gauche reproche régulièrement à la droite d'utiliser le mot «charge», à connotation négative, pour parler des «cotisations sociales».
Dans le cas de François Hollande, il parle de «charges» en ce qui concerne les entretiens, et de «cotisations» pour les salariés.
«Car la première des injustices, c'est le chômage. C'est le sens du pacte de responsabilité. Moins decharges sur les entreprises, en particulier sur les bas salaires et, en contrepartie, plus d'embauches et plus d'investissement. Au Pacte de responsabilité, doit correspondre un pacte de solidarité dont le premier pilier est l'éducation, et la formation de la jeunesse ; le second, c'est la sécurité sociale avec la priorité donnée à la Santé ; et le troisième, c'est le pouvoir d'achat avec une réduction des impôts des Français et une baisse des cotisations payées par les salariés.»
En 2012, les députés socialistes invitaient leurs collègues à ne pas «intérioriser le vocabulaire d'en face». «Nous ne nous pouvons pas continuellement avoir des charges sociales qui pèsent sur le travail», déclarait à l'époque Pierre Moscovici. Et la députée Karine Berger estimait que cela renvoie l'image d'un «prélèvement qu'on ne reverra jamais».
» L'attaque en filigrane contre Nicolas Sarkozy
Sans le citer, François Hollande a fait une référence implicite à Nicolas Sarkozy, son adversaire lors de la dernière campagne présidentielle. Dans ce qu'il considère comme un «message d'apaisement et de rassemblement», le chef de l'Etat parle d'une «crise civique, et même morale». Citant pour l'occasion «une contestation de ses institutions y compris de sa Justice».
Un clin d'oeil à peine caché à la récente tribune de Nicolas Sarkozy dans Le Figaro qui dénonçait une justice trop politique.
La France, «elle perd son énergie dans de vaines querelles», poursuit-il. «Elle cultive une angoisse que les extrêmes utilisent pour attiser les haines et les rejets», regrette François Hollande.
» L'allocution de François Hollande résumée en un nuage de mots
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