Il faut reconnaître à François Hollande une qualité : il est doté d’un solide sens de l’humour. On sait désormais que si le chômage ne baisse pas d’ici à 2017, le chef de l’Etat n’aura « aucune raison d’être candidat, ou aucune chance d’être réélu ». Il s’agit, bien sûr, d’une blague comme le président de la République les affectionne. Car le message qu’il cherche à instiller dans l’esprit des électeurs est celui qu’il sous-entend dans sa circonlocution. Il veut dire que si le chômage finit par reculer, il aura alors toutes les raisons d’être candidat et même, pourquoi pas, d’être reconduit pour un deuxième mandat à l’Elysée.
Certains jugent insensé que le Président lie une nouvelle fois son sort politique à l’inversion d’une courbe du chômage qu’il n’a jamais réussi à dompter. Mais en réalité, que la fameuse
courbe s’inverse ou pas, François Hollande n’a aujourd’hui aucune chance d’être réélu, dans les abîmes d’impopularité qu’il a atteints. Ce que sa petite phrase révèle en revanche, c’est qu’il pense très fort au bilan qu’il aura à défendre en 2017. On ne saurait l’en blâmer ; on n’a jamais vu un Président en cours de premier mandat qui ne se préoccupait pas de sa réélection.
Ce qu’on aimerait en revanche, c’est qu’il se préoccupe au moins autant de la bonne santé de l’économie française, de l’assainissement de nos finances publiques et même, pourquoi pas, de l’instauration de la « République irréprochable » qu’il a promise pendant la campagne de 2012. Ce serait pour lui le meilleur moyen, sinon d’être réélu, du moins de laisser dans nos livres d’histoire une trace qui ne soit pas réduite à ses traits d’humour.
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