Ecrit le 3 avr 2014 à 18:34 par Durandal Léonidas dans Poing de vue
Je me souviens d’un de mes professeurs de philosophie de l’éducation excédée par cette scène du film Être et avoir où un enfant de 10 ans se prend une claque de la part d’un de ses parents parce qu’il n’est pas très motivé pour apprendre ses leçons. Dans ce passage, on sent l’enfant et les parents prêts à rire. Ce monde de la culture d’élite est étranger à l’enfant et il ne se sent pas concerné. Les parents essaient de remplir leur rôle en s’appuyant sur une image dépassée d’un monde volontariste qui a déjà disparu. Quant à ma prof bourgeoise de gauche bon teint, il lui était insupportable qu’un enfant trouvât un tel geste, la baffe, « normal ». En résumé, elle nous dit que c’était inadmissible et que la culture ne pouvait se transmettre ainsi. On la sentait proprement effarée qu’un milieu social quel qu’il soit, puisse encore avoir de telles mœurs. Ce milieu social qu’elle aurait abhorré d’autant plus si elle l’avait vraiment connu, et qu’elle avait pourtant l’ambition d’élever, était celui du prolétariat. Elle ne savait pas qu’acquérir une culture qui n’est pas la sienne est l’une des plus grosses violences que puisse subir un enfant. Elle ne savait pas non plus qu’on ne peut renier le
milieu d’où l’on vient pour acquérir cette culture, sans risquer de devenir fou. Plus précisément, elle ignorait que les pauvres doivent apprendre à se battre même physiquement, s’ils veulent survivre, qu’ils s’adaptent comme ils peuvent à un monde qui ne leur fait pas de cadeaux et où ils n’ont pas toujours les mots, et enfin que la violence d’une culture féminisée n’a rien à envier à une violence physique légitime et nécessaire quand un enfant se rebelle sans raison pour tester les limites d’un adulte. Plus tard, j’ai appris qu’un des garçons de ce professeur était devenu homosexuel et je ne crois pas que ce soit un hasard.
L’ancien pacte national.
Les prolétaires de ce film Être et avoir croyaient encore au pacte républicain tacite du début du XXe siècle : « les plus talentueux et les plus motivés d’entre vos enfants serviront la Nation à des postes élevés. Les autres acquerront une culture de base minimum (lire, écrire, compter) qui leur permettra de s’en sortir dans la vie. Cette culture, vous leur apprendrez, et nous leur apprendrons, par tous les moyens, même par les coups, car elle seule libère. » À l’approche des années 2000, ce monde était déjà révolu depuis longtemps. Mais dans ce coin reculé de montagne, les prolétaires ne le savaient pas encore. Les nouvelles mœurs laxistes n’y avaient pas encore percé.
La rupture
Les codes, l’éducation et les valeurs du bourgeois et du prolétaire étaient les mêmes après la Seconde Guerre mondiale en France. La politesse était la même, le vouvoiement de rigueur, les croyances installées. On saluait M. le Curé tout comme M. l’instituteur. Rien ne différait dans ce domaine et seuls l’argent et les savoirs distinguaient les uns et les autres. Mais progressivement, ce rapport s’est inversé. Il y a toujours une élite d’argent bien entendu. Mais à côté de celle-là, s’est formée une élite de codes, faite de tolérance, d’humanisme béat et de tutoiement. Cette élite de codes a supplanté l’élite du savoir, et elle inonde maintenant l’ensemble de la société de ses mœurs. Bien plus injuste, elle exige de nous un comportement et des pensées uniques, et sélectionne ceux qui lui ressemblent. Sa moralité c’est l’indifférenciation. Son idéal c’est l’Etat maternel.
L’histoire de cette rupture dans les apprentissages.
Après 1968, l’élite s’est gauchisée. Basant ses bonnes intentions sur la contestation du « modèle bourgeois » comme unique chemin de promotion social, des universitaires marxistes commencèrent à brouiller les pistes du savoir. Dans un acte d’auto-flagellation sans possibilité de rédemption, ils exercèrent leur auto-critique sur cette culture qui leur avait permis d’arriver là où ils en étaient. Par ricochet, ces savoirs et la manière de les apprendre furent remis en question dans les écoles. Cependant, ces connaissances restant indispensables à toute forme d’élévation intellectuelle, seuls ceux qui les avaient déjà purent accéder à l’élite. Dans un premier temps, ce mauvais diagnostic des universitaires marxistes finit donc par décupler les discriminations sociales. Au stade suivant, constatant leur échec, et pris dans une logique de déni de leur culture, ces intellectuels finirent par définir la réussite en terme de codes et non plus de savoirs, dans toutes les branches universitaires qui ne relevaient pas des sciences dures. En effet, puisque la sélection par les savoirs était discriminatoire, il fallut qu’elle fût forcément mauvaise. Or puisque dans un soucis d’égalité, la sélection par l’argent était inadmissible, il ne restait plus qu’à promouvoir une sélection par les codes. L’un de ces principaux codes fut le relativisme. Encore aujourd’hui, vous êtes reconnu comme intellectuel si vous ne défendez pas de manière trop prononcée une vérité. Pour paraître intelligent dans ces milieux là, il suffit souvent de se définir par rapport à soi, comme l’a fait M. Sartre. Or l’apprentissage d’un nouveau code s’attaque directement à l’être du prolétaire au contraire de l’apprentissage de nouveaux savoirs qui enrichissent toujours plus son intelligence, quelque soit sa culture. Se surajoutant à ce mouvement, la science est devenue la principale méthode de sélection des élites. Or si le côté « bourgeois » et discriminant de la littérature peut se discuter deux minutes, et encore, la science, elle, n’a absolument rien de bourgeois. Et ne plus la transmettre avec vigueur, c’était la laisser à ceux qui en étaient le plus familiers. En somme, on déposséda les prolétaires de la possibilité d’apprendre au moment même où ils en avaient le plus besoin, et ceci pour les inviter à s’adapter à une culture que la bourgeoisie maîtrisait mieux : un « apprendre à apprendre » positif mêlé de relativisme idiot. Prônant un libéralisme complet, croyant ainsi permettre à tout le monde d’accéder à l’égalité, cette gauche renforça sa propre domination. Au passage, si les formateurs d’instituteurs avaient couplé leur idéologie du « apprendre à apprendre » aux recherches scientifiques de Jean Piaget, ils auraient pu prévoir que ce travail était miné à un âge où seuls les raisonnements concrets sont accessibles à tous les enfants.
Aujourd’hui.
Le niveau scolaire baissant chaque année, le système de promotion scolaire concentre maintenant ses efforts sur l’apprentissage de valeurs idéologiques qui forment code (tolérance, antiracisme, vivre ensemble…). Ne pouvant instruire le prolétaire ou de moins en moins, le professeur gauchiste passe donc son temps à lui apprendre à respecter une société bourgeoise injuste à son égard et il doit le faire parce que les compétences de travail de base (assiduité, respect des professeurs durant l’année, volontarisme etc.) ne font plus partie du bagage personnel du prolo, codes de base qui lui sont devenus inaccessible au moment même où la société 68arde abolissait l’autorité paternelle dans les familles. Le prolo n’est plus le seul à être touché. Ce système ayant été appliqué à tous les niveaux, la reproduction sociale se fait à l’identique partout ailleurs si bien que chaque classe sociale est menacée de dégénérescence si elle prête le flanc à une quelconque fragilité en terme d’insertion professionnelle ou familiale.
Une évolution qui est une régression.
Au fur et à mesure de « l’évolution » et autres « progrès » les copies d’élèves ont perdu en savoir, puis en méthodologie et enfin sont jugées maintenant et de plus en plus, sur la bonne volonté de celui qui la produit, stade préalable à la suppression pure et simple des examens par les hommes politiques (1). Plus tard, le marché du travail, la vie, le monde étant ce qu’ils ont toujours été, la sélection se fait de manière impitoyable, et le prolétaire à qui l’on a menti se retrouve plus pauvre que jamais, quelque soit son intelligence à la base. Comprenant qu’il a eu affaire à un marché de dupe, il ne légitime plus l’école auprès de ses enfants, et forme culture en dehors de celle-ci. La société se déchire car étant de plus en plus injuste. Le réseau devient prépondérant par rapport aux compétences, raison pour laquelle beaucoup de jeunes rêvent de tenter leur chance à l’étranger ou dans des concours de la fonction publique seuls aptes, ils le pensent, à leur garantir une forme de reconnaissance. Les plus fragiles sont alors éliminés du jeu de manière aveugle, en particulier ceux qui ont vu leurs parents divorcer ou qui ont connu des situations familiales « difficiles ». Mais comme les morts ne parlent pas, ce système totalement inefficace peut se perpétuer : le chaos familial mène à la reproduction sociale qui fait la promotion du chaos familial.
L’opposition entre prolétariat et gauche homosexualiste
Tandis que l’enfant prolétaire aurait besoin d’un père ou d’une mère équilibrés pour grandir et éviter ainsi la faillite sociale dû à sa fragilité financière, son savoir spécialisé et son absence de connaissances en terme de codes, la gauche bon teint ne voit pas le mal à favoriser des modèles familiaux explosés qui encourageront d’autant plus son système de pensée indifférenciée et individualiste. Les unions homosexuelles ont donc proliféré dans un cadre que l’on peut qualifier d’anti-prolétarien parce que loin de remettre en cause la position des familles bourgeoises, elles la consolidait.
Les milieux les plus populaires pressentent très bien qu’ils n’ont rien à gagner à ce défaut de civilisation qui attaquent leurs familles. Ces codes leur sont étrangers. Les savoirs, ils en sont éloignés par une école toujours plus laxiste et toujours plus médiocre. Quant à l’argent, n’en parlons même pas. Alors ceux-là résistent à cette idéologie mortifère, en particulier dans les banlieues.
Du côté de la gauche bon teint, de son élite bourgeoise et de ses roquets petits bourgeois, la situation intellectuelle est plus confortable. Au nom de la tolérance et du libéralisme, on peut ignorer désormais la réalité prolétarienne. Les « droits de la femme » et la cause homosexualiste sont les nouveaux paravents de sa bonne conscience et ceux par lesquels elle s’est d’ailleurs construite.
Le décalage
Ainsi, les riches Parisiens peuvent faire élire des maires pro-homosexualistes, qu’ils soient de gauche ou de droite, tandis que le reste du pays menacé plus durement de faillite remet en cause le système politique qui nous a mené collectivement à la régression morale et économique actuelle. Car une oligarchie sociale s’est doublée d’une oligarchie spatiale dans notre pays. Et là où la richesse s’est concentrée plus qu’ailleurs, une dissolution des mœurs prospère et mieux acceptée, a entraîné un double parasitage du reste de la société. Il est si bon de pouvoir s’imaginer avoir de grandes idées en le faisant payer aux autres…
En plus des traditionnels professeurs de l’éducation nationale, des fonctionnaires de l’Etat dans leur ensemble, des artistes subventionnés, des associatifs faussement apolitiques, cette caste parasite se retrouve aujourd’hui tout en haut de l’échelle sociale, à Paris et dans quelques autres villes qui se développent encore, tandis que le rassemblement bleu marine est la première force politique presque partout ailleurs. A Paris, les bénéficiaires de l’exploitation des petits, majoritaires, se targuent encore de grandes idées et veulent les imposer à l’ensemble de la France, tandis que le prolétariat mourant des Français de souche en province, et même d’origine immigrée, commence à sentir la duperie. Nous en sommes donc à ce stade de dégénérescence avancée où, après que nous ayons laissé la richesse produire le laxisme, le laxisme est en train de détruire la richesse et ne plus la réserver qu’à quelques uns. Ces quelques nantis forment maintenant corps contre ce prolétariat qu’ils en sont venus à haïr pour ne pas avoir réussi à s’intégrer à son modèle de tolérance, incapable de comprendre que ce modèle de tolérance était la raison profonde de son manque « d’intégration ».
Exemple : Eddy Bellegueule
Le succès du livre Eddy Bellegueule est à ce titre significatif. Le petit pédéraste de province Eddy s’exclut de son propre milieu dont il souffre, puis part pour le Paris tolérant où la gauche libertaire va assurer la promotion de son livre anti-prolétaire. L’enfant déstructuré et peut-être pervers a trouvé sa famille. Il a souffert, il fera souffrir ce prolétariat dégénéré. Et pour ce faire, la gauche bon teint l’accueillera pour devenir l’instrument de leur commune vengeance. Dans un rapport inversé, dans une double identité jamais assumée, Eddy Bellegueule reniera son milieu pour s’approprier les codes de sa nouvelle famille bourgeoise. Jamais, à l’image d’un enfant prolétaire du passé ayant réussi, il ne reviendra récolter chez lui les fruits de sa gloire. Au contraire, en s’affirmant, il acceptera que sa gloire s’appuie sur la destruction de son passé. Quant à la gauche perverse, elle aura réussi à faire du renoncement à son identité un exemple de « libération » et d’intégration pleine et entière à ce « nouveau monde ». Mais que de dégâts occasionnés parmi les simples pour arriver à une telle démonstration !
Autre exemple : Tomboy
Dans ce film, la famille blanche et bourgeoise indique aux autres êtres humains de toutes les couleurs, la voie lumineuse de l’acceptation des genres (2). Les personnes à l’identité troublée peuvent être sources de tolérance pour les prolétaires ! Ce qui pourrait apparaître comme une forme de dégénérescence pour ces derniers y est présenté comme un non-choix au sein d’une absence de culture d’élite qui s’impose pourtant. Son code est l’indifférenciation des mœurs (libéralisation qui mène au relativisme de tous les individus). Le savoir psychologique en est absent. L’argent ou la structure familiale y sont anecdotiques.
Encore un exemple récent : Pierre Bergé
Pour le lobbyiste LGBT Pierre Bergé, le ventre d’une femme, c’est comme les bras d’un ouvrier. Cela peut se mettre à disposition des riches et des puissants (3). Ici, on ne sait pas qui il insulte le plus, les femmes prolétaires ou les ouvriers.
Un dernier exemple : La vie D’Adèle
Là encore, les blanches homosexuelles bourgeoises, petit bourgeois et les internationalistes forment communauté (artistique, fête) à côté d’un monde incapable de les comprendre et de les accepter. Jamais le rejet des prolétaires pour les pratiques sexuelles en miroir n’est compris. Un seul point de vue est présenté, celui du monde indifférencié homosexuel, bisexuel, dont finalement on ne comprend pas bien pourquoi il ne se tournerait pas vers l’altérité des sexes puisqu’il le singe tant.
Conclusion :
Je crois qu’il n’est pas excessif de dire que notre culture est aujourd’hui vampirisée par une bande de dégénérés parasites et dangereux pour l’unité sociale de notre pays, qui faute de religion révélée, veulent faire unité autour du néant. Certes, ce n’est pas entièrement de leur faute, car ce sont aussi une majorité de Français qui ont voté pour les placer là où ils sont, qui les ont payés dans les villes et ont promu leurs spectacles et leurs œuvres en matière d’art. Il est vrai aussi que l’art d’une génération n’est souvent que le reflet d’une société. L’artiste sent son époque plus souvent que l’universel divin. Par contre, daignez que certains posent un regard lucide sur l’avenir et que ceux-là n’agréent pas du tout aux travers que notre société présente, en espérant aussi que dans la années à venir, nous puissions nous donner des objectifs intelligents : développer collectivement notre Foi et notre culture, en abandonnant pour les uns le tout fric, et pour les autres le tout moi, et ceci pour favoriser à long terme une vraie création de richesse, indissociable du développement humain, conquête qui reste toujours à faire dans notre civilisation.
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