vendredi 18 avril 2014

Antoine Sfeir : « La France est une citadelle pour les islamistes radicaux à cause de la laïcité »


Antoine Sfeir
Invité à la résidence de Jean Félix-Paganon, l’ambassadeur de France au Sénégal, par l’Union des Français de l’étranger présidée par Alain Floriet, Antoine Sfeir, journaliste et politologue français d’origine libanaise et auteur de nombreux ouvrages sur le monde musulman, donnait une conférence publique, vendredi soir à Dakar.
Lors du dîner-débat, Sfeir a expliqué que « le Sénégal et la France font office de citadelles pour l’islam radical, et il a appelé les autorités sénégalaises à promouvoir davantage l’éducation pour barrer la route aux extrémistes.
Une citadelle pour les islamistes radicaux à cause de la laïcité
« Le Sénégal est comme une citadelle pour l’islam radical. Car jusqu’à présent, le Sénégal est protégé de cette
forme d’islam extrémiste grâce au travail des confréries. Il en est de même pour la France qui est une citadelle pour les islamistes radicaux à cause de la laïcité », a-t-il expliqué.
« A cause des confréries qui sont des filets de solidarité, l’islam est vécu sans avoir besoin de l’islamisme radical chiite ou salafiste qui se nourrissent des situations d’injustice, de pauvreté et de destruction du tissu social », a ajouté Sfeir devant l’ambassadeur.
« Il faut développer l’éducation. Car c’est par l’éducation que l’on développe l’altérité, c’est-à-dire la connaissance de l’autre et la citoyenneté au niveau des jeunes », a affirmé M. Sfeir, dont le dernier ouvrage s’intitule L’islam contre l’islam*, et qui prend acte que l’islam a modifié la structure et l’identité de la France.
Mais l’éducation n’est pas tout. La réalité est que les monarchies du Golfe n’aiment pas l’islam confrérique et tolérant tel qu’il est pratiqué au Sénégal, et qu’elles travaillent sans relâche contre « l’islam modéré » que veut obtenir le gouvernement français. Au moyen d’ONG écrans, et de moyens quasiment illimités, ils jouent sur les classes sociales les plus pauvres, et l’on voit de plus en plus de gamines avec le foulard islamique, et de femmes portant le tchador noir, en France, au Sénégal, et dans les pays du Maghreb.
Sans aborder le délicat risque d’immigration vers la France d’un certain nombre de candidats au Jihad, Sfeir prévient que l’islam radical frappe aux portes du Sénégal, avec la situation prévalant dans le nord du Mali, au Nigeria avec Boko Haram et dans certains pays arabes, en particulier ceux du Maghreb.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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