Ne dites pas aux grands patrons réunis hier à l’Elysée qu’ils avaient aussi en face d’eux un certain Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation. Ne leur dites pas que la promesse présidentielle d’harmonisation fiscale européenne est la énième du genre.
Ne dites pas non plus au dirigeant du fonds d’investissement américain Blackrock que son métier est, pour le PS, ce qu’il y a de pire dans l’univers de la finance. Ne dites pas au japonais Rakuten que le commerce en ligne doit en France passer sous la toise de lois antédiluviennes, ni au chimiste belge Solvay que le chef de l’Etat ne remettra jamais en cause le principe de précaution. Ne dites pas davantage au géant suisse du travail temporaire Adecco que son métier est parfois assimilé à une activité de négrier des temps modernes. Il faut aussi que l’on cache à la banque Santander que la finance reste « un adversaire sans visage » pour une bonne partie du PS, que l’on fasse oublier à tous que Mittal fut déclaré indésirable en France et que le syndicaliste qui a mené la guérilla contre lui est désormais une tête de liste-totem du Parti socialiste.
Il faudra également empêcher les investisseurs étrangers de connaître la loi « Florange » qui punit les entreprises qui auraient échoué en France, il faudra leur cacher la loi Hamon qui oblige à divulguer plusieurs mois à l’avance à ses salariés tout projet de vente d’une filiale, et il faudra glisser sur la complexité de la future loi sur les quotas de stagiaires dans les entreprises.
Et à tous ceux qui à l’avenir se demanderont si la France a réellement changé vis-à-vis des entreprises en général et des investisseurs étrangers en particulier, il faudra répondre qu’on l’espère fortement, même si, dans la République de François Hollande, il y a toujours loin de la parole aux actes.
Nicolas Beytout
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