François Hollande avait déjà décroché, au nom de la France, un nombre impressionnant de records : jamais il n’y a eu autant d’impôts et de taxes, jamais les dépenses publiques n’ont été aussi élevées, jamais l’endettement n’a été aussi lourd et jamais on n’a compté autant de chômeurs. Un palmarès consistant auquel vient de s’ajouter, pour 2013, le record du nombre de faillites : jamais dans notre pays il n’y avait eu autant de disparitions d’entreprises.
Dans ces conditions, exiger des entreprises des contreparties en échange de quelques
promesses de baisses de charges est au mieux saugrenu, au pire irresponsable. En tout cas, cela ne peut – ne pourrait – se produire que s’il existait un minimum de confiance entre les deux parties prenantes au deal : le patronat et les politiques. Or on en est loin, comme en témoigne le mini-clash qui s’est produit autour des déclarations de Pierre Gattaz sur le Pacte de responsabilité, il y a deux jours à Washington.
C’est d’ailleurs une vieille histoire, cette chronique de la méfiance réciproque entre deux mondes qui, dans la plupart des pays modernes, se respectent et qui chez nous se suspectent. Une tradition qui n’est pas près de s’éteindre, compte tenu du climat actuel.
En visite dans la Silicon Valley, terre nourricière des projets entrepreneuriaux les plus audacieux, lieu de liberté et de créativité, François Hollande a découvert, trente ans après François Mitterrand, qu’il existait un endroit où plus qu’ailleurs, ces deux univers se respectent et s’épaulent. Parmi toutes les images enchantées que le président de la République aura sûrement rapportées de son voyage aux Etats-Unis – dîner de gala, petit concert privé, cordialité de son « ami Barack » et voyage dans son Air Force One – espérons qu’il en est une qui restera longtemps et, sait-on jamais, l’inspirera bientôt : celle d’un pays où il fait bon entreprendre.
Nicolas Beytout
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