18 FÉVRIER 2014 par LES4V dans SOCIÉTÉ avec 0 COMMENTAIRE
L’école républicaine est-elle beaucoup trop idéologique ? Est-elle totalement sur le déclin moral ? Le 8 mars 2014 à 18h, à Saint-Paul-Lès-Dax, le cercle Frédéric Bastiat reçoit Thierry FOUCARD pour en analyser les problèmes et proposer des solutions.
En France, l’État considère les gens comme des enfants incapables de se prendre en charge et d’assumer leur vie. Il fait exception une seule fois quand il leur demande de voter pour élire des politiciens. Les individus sont alors capables, clairvoyants, dépourvus d’égoïsme et infaillibles parce que « le peuple ne se trompe jamais ». C’est ce que Buchanan appelle « le miracle de l’isoloir ». Mais pour l’instruction il n’y a pas de miracle. C’est logique puisque des
incapables majeurs ne peuvent décider pour des incapables mineurs. Les parents sont considérés comme incapables de savoir ce qu’il est bon que leurs enfants apprennent ou non. C’est ainsi que les parents sont exclus de l’instruction de leurs enfants toute entière confiée à l’Éducation nationale. Plus précisément à un petit groupe de pédagogues, agents d’influences et politiciens. Politiciens que personne ne laisserait intervenir dans l’éducation de ses enfants s’ils n’étaient pas élus. Pourtant c’est par leur action que L’État imposera aux familles ses conceptions de l’éducation. Elles devront se soumettre. Le but est de faire apparaître l’Homme nouveau. Les associations de parents d’élèves sont un alibi ou un complice. Quoi qu’elles soient, elles permettent à l’État de court-circuiter la famille.
Si les parents ne sont pas libres de donner à leurs enfants l’enseignement qu’ils souhaitent dans l’établissement de leur choix, les enseignants, maîtres et professeurs ne sont pas libres non plus. Ils ne peuvent choisir le contenu, les références, les méthodes, l’établissement où ils veulent enseigner. Directeurs et proviseurs ne sont pas non plus libres de choisir les moyens éducatifs à mettre en œuvre, leur projet pédagogique, leurs collaborateurs.
Tous les Français connaissent le résultat de cette politique : « le niveau baisse ». Les enquêtes, les tests de connaissance, les statistiques INSEE ou de l’OCDE concordent. La propagande de l’État n’y change rien : 7% des 18-65 ans sont illettrés soit 2,5 millions de personnes, 16% ont des difficultés en calcul, 33% des jeunes qui quittent le système scolaire en classe de 3ème sans diplôme sont illettrés. Il existe même une Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme, « Grande cause nationale 2013 ». L’étatisme est nourrit par ses défaillances et croît sans cesse. On lit dans Le Monde que selon le dernier rapport PISA « les origines sociales pèsent sur la réussite scolaire (…) (ce) qui vaut à la France la triste réputation de pays le plus inégalitaire de l’OCDE ». On lit dans Le Figaro que pour notre premier ministre l’objectif du gouvernement est « la lutte contre les stéréotypes » entre les hommes et les femmes. « Cela passe par l’école ». A rapprocher de l’enseignement de l’Histoire qui est massacré, ce qui permet de démolir notre mémoire nationale et de la reprogrammer.
Les Français ne restent pas s’en réagir. Ainsi voit-on la multiplication des enseignements complémentaires à l’Éducation nationale, des cours particuliers aux cours privés institutionnalisés comme Acadomia. Le succès des écoles réellement libres de la Fondation pour l’école est un autre témoignage de résistance. Cela montre que les Français sont conscients de la situation, de ce qui est utile à leurs enfants et qu’ils sont prêts à des sacrifices pour leur donner une éducation convenable. Les catégories modestes sont nombreuses à avoir recours à ces services. Preuve s’il en fallait de leur capacité à décider. C’est d’autant plus méritoire que cela se fait après que l’État leur ait confisqué la plupart de leurs revenus. En particulier au profit d’une Éducation nationale quoi ne les satisfait pas !
Thierry Foucart abordera ces problèmes lors de sa conférence sur La « dé-valorisation » de l’école et proposera des solutions.
Laissons le dernier mot à Frédéric Bastiat :
« une nation qui ne veut pas être la proie des partis doit se hâter de supprimer l’éducation publique, c’est-à-dire par l’État, et de proclamer la liberté de l’enseignement. S’il y a une éducation confiée au pouvoir, les partis auront un motif de plus pour chercher à s’emparer du pouvoir, puisque, du même coup, ce sera s’emparer de l’enseignement, le plus grand objet de leur ambition. » Baccalauréat et socialisme.
Patrick de CasanovePrésident du Cercle Frédéric Bastiat.
Le cercle Frédéric Bastiat reçoit Thierry FOUCARD
sur le thème : la dévalorisation de l’école républicaine,
le 8 mars 2014 à 18h,
à l’hôtel Calicéo, à Saint-Paul-Lès-Dax.
sur le thème : la dévalorisation de l’école républicaine,
le 8 mars 2014 à 18h,
à l’hôtel Calicéo, à Saint-Paul-Lès-Dax.
Agrégé de mathématiques et docteur en mathématiques appliquées, Thierry Foucart a une expérience très diversifiée de l’éducation nationale. Il a connu le lycée par une courte expérience dans la région parisienne, puis l’Université et la recherche scientifique en Bretagne, à Orléans et à Poitiers. Une mission comme inspecteur pédagogique régional à Nancy l’a fait revenir dans les collèges et lycées publics et privés et lui a fait connaître l’administration de l’éducation nationale.
Il a repris ensuite ses travaux scientifiques jusqu’à l’obtention de l’habilitation à diriger des recherches. Il s’est intéressé en fin de carrière à l’utilisation des statistiques dans les sciences sociales et en a contesté dans de nombreux articles les interprétations souvent plus idéologiques que rationnelles. Ces travaux l’ont convaincu que la science et la conscience mènent au libéralisme et à l’humanisme.
Sa citation préférée est de Tocqueville : « Quand la statistique n’est pas fondée sur des calculs rigoureusement vrais, elle égare au lieu de diriger. L’esprit se laisse prendre aisément aux faux airs d’exactitude qu’elle conserve jusque dans ses écarts, et il se repose sans trouble sur des erreurs qu’on revêt à ses yeux des formes mathématiques de la vérité. Abandonnons donc les chiffres, et tâchons de trouver nos preuves ailleurs. »
Publications :
Reconstruire l’école, Nuvis, Paris, 2012.Scènes ordinaires de la vie universitaire, Fabert, Paris, 2004.
Pour tout renseignement complémentaire, www.bastiat.net.
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