Dans cent jours exactement auront lieu les élections européennes, prélude à un renouvellement des grandes institutions politiques de l’Union : le parlement, bien entendu, mais aussi la Commission. Autant dire qu’il s’agira d’une étape majeure de la vie démocratique de notre pays, de notre zone. Cela se produira dans cent jours seulement, et pourtant, on ne sent pour l’instant aucun souffle, aucune mobilisation autour de ce grand rendez-vous.
La faute aux élections municipales, bien sûr. Première grande échéance électorale depuis que la gauche est revenue au pouvoir, ce sera la première épreuve de vérité que devra affronter
un pouvoir devenu magistralement impopulaire, mais aussi une opposition encore en cours de reconstruction. Ce sont donc elles, les municipales, qui focalisent pour l’instant toute l’attention du monde politique.
A tort : on ne peut pas dire en effet, souvent pour le regretter, que l’Europe s’occupe de tout y compris des plus infimes détails de notre vie quotidienne, et négliger de se préoccuper de ces élections européennes. S’en préoccuper, c’est tout faire pour que le scrutin soit autre chose qu’un défouloir anti-gouvernement, ou anti-système, ou anti-tout… C’est parler de sujets européens, et redonner vie à un projet pour l’heure totalement vitrifié.
Cela fait des mois et des mois qu’il ne se passe plus grand chose autour de l’Europe. Pas de souffle, pas de perspective, pas d’impulsion. Angela Merkel a géré son capital électoral et sa domination sur la zone. David Cameron a enclenché la machinerie diabolique d’un référendum britannique sur l’Europe. Et François Hollande n’a rien fait de tangible, rien en tout cas qui mette la France en état d’imposer le mouvement et de bâtir avec ses partenaires privilégiés une nouvelle étape dans la construction de ce monument. Les idées ne manquent pourtant pas. Elles sont là.
Nicolas Beytout
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