L’assurance chômage coûte 38 milliards d’euros par an en France, plus cher en proportion que partout ailleurs. Elle a accumulé une dette de 22 milliards d’euros qui, si rien n’est fait, atteindra 40 milliards d’euros en 2017. Devant ce désastre, on pourrait penser que la quête de solutions innovantes serait la préoccupation première des partenaires sociaux, au moment où ils renégocient la convention Unedic qui expire fin mars. Or, les syndicats campent pour l’instant sur des positions conservatrices, d’ailleurs encouragés en cela par le gouvernement qui, par la voix de Michel Sapin, a assuré que « ce n’est pas à un moment de chômage élevé qu’il faut réduire les droits des chômeurs».
Seule la CGPME, la fédération des petits patrons, a osé avancer publiquement des mesures
choc pour redresser la barre, parmi lesquelles : radiation automatique du chômeur qui refuse deux offres d’emploi « raisonnables », réduction des cotisations pour ceux qui accepteraient un plafonnement de leurs allocations futures, dégressivité des allocations après un an et rétablissement d’un minimum d’équité entre les intermittents du spectacle (3% des effectifs mais un tiers du déficit) et les autres.
Les syndicats y ont vu une provocation. Or, surprise ! ces propositions sont validées par une forte majorité de l’opinion, nous apprend un sondage BVA pour i>Télé et le Parisien publié samedi. Les Français sont autrement plus lucides et audacieux que leurs dirigeants politiques et syndicaux. Pour inciter à la reprise de l’emploi, rééquilibrer les comptes et introduire plus d’équité, une réforme profonde de l’assurance chômage est nécessaire. Les Français le comprennent. Les partenaires sociaux sont au pied du mur.
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