La révolution en Ukraine pose un défi immense à l’Europe. Ce sont les promesses de liberté et de prospérité dont elle est porteuse qui ont animé les manifestants de la place Maidan et qui les ont poussés à se débarrasser d’une clique kleptocrate et corrompue. Qu’elle le veuille ou non, l’Union européenne est désormais au centre des attentes. Or, qu’a-t-elle à offrir aux Ukrainiens maintenant qu'ils ont, dans le jeu de bascule entre l’Est et l’Ouest, clairement choisi de pencher vers l’occident ?
Les Vingt-huit n’ont pas brillé jusqu’à présent dans cette crise, intervenant à contretemps,
de façon discordante et sans vision à long terme. L’accord entre le pouvoir et l’opposition signé la semaine dernière sous l’égide des ministres allemand, français et polonais a beau, sur le moment, avoir été présenté comme un progrès : il a été jeté au panier en moins de 24 heures. L’Ukraine est désormais au bord du précipice et le risque d’une partition à la yougoslave ne peut pas être exclu. La Russie de Vladimir Poutine, qui a perdu une manche avec le départ du président Ianoukovitch, dispose encore de moyens de pression considérables (gaz naturel, échanges commerciaux, base militaire en Crimée) pour intimer à Kiev de rentrer dans le rang eurasien.
En face, l’Union européenne joue sa capacité à influencer ses marches. Elle doit œuvrer à réduire la dépendance de l’Ukraine vis-à-vis de Moscou. Et dire clairement aux Ukrainiens s’ils peuvent, à terme, compter sur une adhésion. Car l’Ukraine ne se contente pas d’être en Europe : elle veut aussi être dans l’Europe. Les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-huit vont-ils se montrer à la hauteur des enjeux ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire