INFO LE FIGARO - En marge du déplacement du président de la République aux Etats-Unis, Pierre Gattaz a dit tout le mal qu'il pensait des contraintes imposées aux entreprises par François Hollande.
Envoyé spécial à Washington
Pierre Gattaz a finalement craqué. Invité aux côtés deFrançois Hollande, dans la délégation qui accompagne le président de la République pour son voyage aux Etats-Unis, le président du Medef avait d'abord accepté, sur recommandation de l'Elysée, de ne pas tenir la conférence de presse qu'il avait prévu au soir du premier jour du voyage d'État à Washington. Mais au pays de la libre entreprise et du commerce mondialisé, difficile de résister. Alors lundi
soir, Pierre Gattaz a déclaré à quelques journalistes tout le mal qu'il pensait du «pacte de responsabilité» de François Hollande. «Dans la situation de la France qui est à l'arrêt économique, avec des indicateurs mauvais, c'est très rafraîchissant de venir aux Etats-Unis, de voir comment ils font, comment ils rebondissent, comment ils créent des emplois, comment l'innovation se passe», a confié Pierre Gattaz, au moment même où François Hollande dînait avec la patronne du FMIChristine Lagarde et le directeur de la Banque mondiale Jim Yong Kim.
«J'attends du gouvernement qu'il me précise, en mars prochain, la trajectoire de baisse de la fiscalité sur les entreprises (...) On ne pourra avancer que si on redonne de l'oxygène et donc des marges aux entreprises françaises», a poursuivi le patron des patrons avant de se faire plus critique. «Il faut surtout arrêter de gérer par la contrainte. Quand j'entends parler de contreparties dans ce pacte, j'entends aussi des gens qui me disent: «On va vous contraindre, on va vous obliger, si vous n'y arrivez pas vous allez être punis, on va vous mettre des pénalités». Il faut arrêter ce discours qui est insupportable. On n'est pas dans une cour d'école», s'est-il agacé. Peut-être Pierre Gattaz pensait-il à Arnaud Montebourg avec qui il s'était entretenu presque une heure durant à bord de l'avion présidentiel qui le menait à Washington. De l'aveu d'un des proches du ministre du Redressement productif, l'entretien entre les deux hommes était «viril». «Il ne m'a rien dit que je ne savais déjà mais cela nous a permis de nous le dire en face», a tempéré de son côté Arnaud Montebourg. Il n'empêche, Pierre Gattaz était particulièrement remonté. Au point de lâcher finalement à propos du «pacte de compétitivité et des actes que le gouvernement attend des entreprises en échange de la baisse des charges: «Il n'y a pas de contreparties».
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